5 avril : la jeunesse est dans la rue pour le retrait de la loi travail

Mobilisation par Nadia Djabali

Manifestation du 5 avril 2016 à Paris. Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0 - flickr.com/force-ouvriere
Article publié dans l’action Dossier Loi Travail

Plusieurs milliers de lycéens et d’étudiants ont arpenté les rues de Paris, Rennes, Nantes, Lyon et de nombreuses villes françaises, ce mardi 5 avril, contre la loi Travail. Avec le soutien des syndicats FO, CGT, FSU et Solidaires.

Rythmant ainsi la mobilisation contre la loi Travail et occupant le terrain avant la grande manifestation de samedi 9 avril qui ne sera pas la dernière. « Demain soir nous fixerons une nouvelle date de manifestation après le 9 avril, annonce d’ores et déjà Jean-Claude Mailly. Donc le mouvement se poursuit. »

Brouiller les pistes ?

Cette semaine est marquée par le rendez-vous fixé le mercredi 6 avril entre les organisations de jeunesse avec trois ministres du gouvernement : Najat Vallaud-Belkacem (Education nationale), Myriam El Khomri (Travail, Emploi, Formation professionnelle et Dialogue social) et Patrick Kanner (Jeunesse et Sports). Et c’est l’Unef qui ouvrira le bal demain à midi. « Est-ce que l’objectif de ces discussions c’est de faire la même chose qu’il y a trois semaines. C’est-à-dire de l’enfumage, d’essayer de brouiller les pistes, de faire que les jeunes arrêtent la mobilisation ?, s’interroge William Martinet, président de l’Unef. Ou est-ce que l’objectif de la rencontre c’est de faire des vraies avancées sur la question de l’insertion professionnelle des jeunes. Nous n’avons pas encore la réponse à cette question mais ce qui sera déterminant ce sera le niveau de la mobilisation. Et je pense évidemment à samedi prochain : nous avons besoin de beaucoup de gens dans la rue si on veut que le gouvernement nous écoute. »

Manifestation du 5 avril à Paris. Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0 - flickr.com/force-ouvriere

Du côté de la Fidl, même son de cloche : « Demain, nous demanderons le retrait de la loi », déclare Zoïa Guschlbauer, présidente de la Fidl. En attendant l’organisation lycéenne a appelé à descendre dans la rue, « à faire des assemblées générales dans les lycées et des actions locales, énumère sa présidente. Afin que le rapport de force ne s’inverse pas et que nous puissions mettre sur la table nos propositions et que nous soyons enfin entendus. »

Ester en justice

La bataille contre le projet de loi Travail ne se fait pas uniquement dans la rue. D’autres leviers plus juridiques sont mis à contribution. « Hier j’ai adressé une lettre à la ministre du travail, considérant qu’elle n’avait pas respecté le code du travail et que nous nous laissions la possibilité d’ester en justice devant le conseil constitutionnel pour non-respect d’une des dispositions de la constitution. » explique Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO.

En effet, la loi Larcher (le ministre du travail de l’époque), votée en 2007 oblige un gouvernement, quand il envisage de faire une réforme sur le Code du travail, la formation professionnelle ou l’emploi, à demander aux interlocuteurs sociaux s’ils veulent négocier. Et pour cela il doit leur envoyer un document d’orientation avec le contexte, les objectifs et les finalités du projet de loi. « Or nous n’avons pas reçu ces documents », précise Jean-Claude Mailly. Les organisations syndicales ont été consultées sur le rapport Combrexelle, mais ce rapport n’est pas un document d’orientation du gouvernement. « Donc nous considérons que le gouvernement n’a pas respecté l’article L1 du code du travail », conclut Jean-Claude Mailly. Le recours prendrait la forme d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) devant le Conseil constitutionnel.

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante

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