Le personnel de Total craint des restructurations

Raffineries par Clarisse Josselin

Sur le site de La Mède, la sonnette d’alarme est tirée. © Ian HANNING / REA
© Ian HANNING / REA

Prétextant 500 millions d’euros de pertes par an, le pétrolier veut réduire ses capacités de production de carburant. Des cinq sites hexagonaux du groupe, celui de La Mède est le plus exposé.

« Le P-DG intervient dans les médias pour préparer les salariés au pire, sans s’adresser directement à eux », dénonce Bruno Casano, délégué FO à la raffinerie Total de La Mède (13). Le 27 août, dans Ouest France, Christophe de Margerie a prévenu qu’il y avait « des adaptations à faire sur les sites de Total en France », en raison d’une surproduction. Lors de l’arrêt de la raffinerie de Dunkerque en 2010, Total s’était engagé à ne fermer aucun site avant 2015. Ce délai ne sera visiblement pas prolongé.

Pas d’investissements depuis vingt ans

Jean-Yves Sousley, coordinateur FO du groupe, craint pour l’emploi. « A priori, il n’y aura pas de fermeture sèche mais des transformations, estime-t-il. Notre combat sera d’empêcher tout licenciement. » Ses craintes portent particulièrement sur La Mède, qui perd 300 millions d’euros par an, et Feyzin, près de Lyon.

« D’autres sites vont mal, on produit surtout de l’essence alors que le marché hexagonal porte sur le diesel, poursuit Bruno Casano. Mais c’est voulu, il n’y a pas eu d’investissements depuis vingt ans. En parallèle Total construit de grosses raffineries en Arabie ou en Chine, avec des salaires moins chers et moins de contraintes. »

Les premières annonces pourraient se faire en CCE le 25 septembre. Très inquiets, les syndicats de La Mède, dont FO, ont exercé leur droit d’alerte et demandent un CCE extraordinaire.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante