Négociation salariale sous tension chez Valeo

Équipement automobile par Jamel Azzouz

Avec un chiffre d’affaires en progression de 9%, une réduction de la dette de 52% et un bénéfice net de 18% en 2013, le groupe Valeo va si bien que, le 21 février dernier, lors de la présentation de ces résultats, le directeur général de l’équipementier automobile français, M. Aschenbroich, a affirmé craindre désormais « l’indigestion ». Et qu’il en est réduit à resserrer le carnet de commandes clients. Les salariés, eux, ne peuvent en dire autant lorsqu’ils regardent leur fiche de paie d’un exercice à l’autre. « Depuis plusieurs années, la direction fixe à l’avance une enveloppe globale mêlant augmentations générales et individuelles pour l’ensemble des entités du groupe », explique Géraldine Nivon (coordinatrice FO Valeo). Et de préciser : « L’augmentation globale a été fixée à +1,2% en 2014. »

4 JOURS DE GRÈVE À ANGERS

Vu la santé insolente du groupe et pour briser ce carcan, les syndicats, dont FO, sont montés au créneau ici et là dans la dernière semaine de février. Ce fut le cas à Sablé-sur-Sarthe et à Châtellerault où les salariés ont observé en masse une journée de débrayage, mais aussi et surtout à Angers Écouflant où la grève a duré quatre jours avec blocage de l’usine par deux cents salariés. « Une mobilisation d’ampleur, qui a obligé notamment la direction à relever la prime variable de 120 à 140 euros en moyenne et à octroyer une prime exceptionnelle de 140 euros à valoir sur la paie de mars pour tous les salariés », indique Willy Duval (FO Écouflant). Et ce, « après avoir usé de stratagèmes tels que l’assignation de grévistes devant le TGI, d’où elle a été déboutée dare-dare, ou l’envoi de cols blancs pour dissuader les salariés en mouvement ».

Jamel Azzouz Journaliste

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