Réactions syndicales aux négociations de l’ACS

Libre-échange par Mathieu Lapprand

Depuis deux ans, un traité de libéralisation des services est en discussion à Genève. Sa conclusion bouleverserait le commerce international et les réglementations nationales.

« Et l’ultralibéralisme TiSA sa toile », pour FO

La Confédération déplore qu’en France, au niveau du gouvernement, aucune information ne soit donnée, car si FO a obtenu l’organisation d’une concertation avec le gouvernement à propos du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), concernant le TiSA, le silence est total. La première réunion de concertation sur le TTIP s’est tenue le 1er juillet avec Fleur Pellerin. Les secteurs International et Économie de la Confédération ont profité de ce contact pour demander des informations et clarifications sur les négociations en cours dans le cadre de TiSA. En effet, pour FO, « le lien entre TTIP et TiSA est évident, le second donnant un cadre mondial au premier ».

Sharan Burrow (CSI)

« Les gouvernements sont en train de négocier, dans le plus grand secret, des réglementations financières à la baisse, au lieu de tenter de venir à bout du problème de réglementation ayant déclenché en 2007 la crise économique mondiale qui sévit encore. Qu’ils soient réellement en train de prévoir d’aider les banques trop importantes pour sombrer [NDLR : banques dites too big to fail] et d’encourager d’autres conglomérats financiers à poursuivre leur expansion, cela dépasse l’entendement. »

Daniel Bertossa (ISP)

« L’Accord sur le commerce des services souhaite interdire les tests imposant aux entreprises de prouver qu’il existe une pénurie de travailleurs locaux formés dans avant d’engager des travailleurs étrangers. L’accord n’envisage pas de permettre aux travailleurs d’obtenir la citoyenneté du pays d’accueil. Le travailleur étranger devra retourner dans son pays d’origine dès l’achèvement des travaux ou en cas de perte de son emploi. Cela met ces travailleurs en situation précaire, à la merci de leur employeur, et les rend beaucoup plus vulnérables à l’exploitation. »

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante