Le volet social de la réforme ferroviaire n’est pas le moins inquiétant. Le projet de loi prévoit la « construction d’un cadre social commun à tous les travailleurs de la branche ferroviaire ». Un « cadre social harmonisé », reposant à la fois sur un décret « socle », qui « fixera les principales règles communes au secteur ferroviaire », et « sur une convention collective nationale (CCN) négociée par les partenaires sociaux ». Le 20 décembre dernier ont débuté les rencontres pour négocier cette dernière qui sera commune à tous les cheminots, qu’ils soient du public ou du privé. Une convention qui pourrait mettre à mal le RH 077, qui réglemente le travail et ses conditions à la SNCF, permettant ainsi d’assurer la mission de service public et de garantir des conditions de sécurité aux quelque quatre millions de voyageurs quotidiens. En effet, selon le projet de loi, ce « cadre social commun et concerté permettra d’empêcher toute situation de concurrence déloyale entre les entreprises ferroviaires ». Et la référence à la concurrence est généralement annonciatrice d’un alignement vers le bas. Même si côté SNCF on dénombre 142 889 agents à statut et 9 578 contractuels (bilan social 2012), soit plus de 150 000 cheminots contre moins de 5 000 dans le privé. Le maintien du statut et des règlements RH reste donc plus que jamais l’une des revendications phares de FO Cheminots.
– Voir en ligne : FO Cheminots - Site internet