Sanofi : dur avec ses salariés, tendre avec ses actionnaires

Pharmacie par Mathieu Lapprand

Manifestation de salariés de Sanofi, en 2012. Le renouvellement des représentants du personnel aura lieu en novembre prochain. ©Solange GAUTIER/FO

Pour le cinquième trimestre consécutif, Sanofi figure dans le top 3 mondial des distributeurs de dividendes, au prix d’une politique de plus en plus agressive vis-à-vis de ses salariés.

C’est dorénavant près de 1 milliard d’euros de dividendes par trimestre que distribue le groupe Sanofi à ses actionnaires. Un montant qui a plus que doublé en quelques années. « En 2008, le groupe distribuait 25 % de son bénéfice net en dividendes mais, pour 2014, l’ assemblée générale a choisi d’en verser 55 % », explique Pascal Lopez, délégué central de FO.

Huit postes de travail… pour dix salariés !

Cette « générosité » a du mal à passer auprès des salariés qui non seulement voient des pans entiers de leur activité être externalisés – informatique, plates-formes d’appels – mais qui en plus subissent la suppression, cette année, de leurs augmentations générales. Parallèlement, la direction prévoit le déménagement, contesté par FO, de plusieurs sites de la région parisienne vers Gentilly, dans un bâtiment unique à l’organisation « expérimentale ». Ce projet prévoit de ne plus attribuer un poste de travail à chaque salarié mais d’adopter une « organisation nomade », les salariés s’installant, au fil de la journée, sur tel ou tel poste en fonction de leurs besoins ou des postes disponibles. Seuls 80 postes seraient mis à disposition pour 100 salariés.

Alors que Sanofi envisage de se débarrasser de deux cents médicaments et de six sites (dont quatre en France) rassemblant 2 600 salariés, les prochains représentants du personnel seront élus du 9 au 16 novembre. Ils auront fort à faire pour traiter l’hémorragie de dividendes dont souffre le groupe.

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante