Avec FO, les assistantes maternelles découvrent leurs droits

Services à la personne par Clarisse Josselin

Le 17 mai, la FGTA-FO organisait en Bretagne son premier colloque à destination des assistantes maternelles, une expérience réussie qui sera reconduite.

« Les assistantes maternelles sont souvent isolées et mal informées de leurs droits, explique Véronique Delaitre, permanente fédérale de la FGTA-FO en charge des services à la personne. Certaines n’arrivent pas à maîtriser la mensualisation et les congés payés, d’autres ignorent l’existence d’une formation continue et d’un diplôme spécifique. Et beaucoup n’imaginent pas qu’un syndicat puisse s’occuper d’elles. Alors il faut aller à leur rencontre, sur le terrain. »

Le 17 mai, main dans la main avec l’union départementale FO du Morbihan, la FGTA-FO a organisé à Saint-Avé son premier colloque à destination des assistantes maternelles. Au programme, des tables rondes autour du contrat de travail, des prud’hommes, de la formation continue, des diplômes, de la prévoyance... Une centaine de personnes y ont participé.

La profession, qui compte 340 000 assistantes maternelles du particulier employeur, est en pleine évolution. Leur convention collective, négociée et signée par la FGTA-FO, n’existe que depuis dix ans. Et c’est seulement depuis la rénovation de leur statut en 2005 que les nounous ont droit à un contrat de travail écrit, à une formation continue et à un salaire mensualisé et non plus versé au bon vouloir des parents.

Leur rémunération reste précaire. Elle varie en fonction du nombre d’enfants en garde et de l’amplitude horaire qui peut atteindre 13 heures par jour. « Le calcul se fait sur un pourcentage du Smic, mais il reste toujours inférieur, poursuit Véronique Delaitre. La moyenne est de 1 000 euros net par mois. Les choses avancent malgré tout puisqu’elle était de 500 euros il y a 10 ans. »

Reconnaissance du métier

L’un des objectifs de FO serait aussi de les faire entrer dans le code du travail. Car les assistantes maternelles dépendent actuellement du code de l’action sociale et des familles. « Leur nouveau statut est une forme de reconnaissance du métier, mais elles restent des salariées à part, regrette Véronique Delaitre. À tout moment, le parent peut par exemple décider de retirer l’enfant et rompre le contrat de travail. »

La profession souffre encore d’une fausse image. « Nous voyons arriver des personnes vraiment motivées, mais d’autres pensent que c’est facile si elles ont été mamans, ajoute-t-elle. Elles sont aussi incitées à franchir le pas par Pôle emploi, mais c’est un vrai métier. »

Pour devenir assistantes maternelles, les candidates doivent demander un agrément au conseil général, suivre 120 heures de formation et se présenter à un examen. Les demandes sont la plupart du temps acceptées et dans certains secteurs, l’offre est supérieure à la demande.

Pour les informer et les défendre, la FGTA a créé en 2001 le syndicat national des assistants maternels et des salariés du particulier employeur (SynAM-SPE). Le syndicat leur permet aussi de bénéficier d’une mutuelle et d’offres promotionnelles pour améliorer leur pouvoir d’achat.

Le syndicat dispose de déléguées qui sillonnent la France pour aller à leur rencontre et organiser des réunions d’information en région. Mais un colloque permet d’aller plus loin. « Ça se fait un samedi sur toute la journée, ajoute la permanente de la FGTA. Il y a des tables rondes sur différents thèmes avec des experts, des témoignages et des échanges. Il y a aussi des stands de partenaires. La première édition était un succès, nous allons bien sûr en organiser d’autres en lien avec les unions départementales. »

 Voir en ligne  : FGTA-FO - Site internet

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante