Vivarte : Sauver un maximum d’emplois

Portrait par Valérie Forgeront

Photographie : F. Blanc (CC-BY-NC 2.0)

À 43 ans, Gérald Gautier est coordinateur FO chez Vivarte. Il combat quotidiennement les plans sociaux concoctés par un groupe qui a déjà supprimé 8 000 emplois en cinq ans.

Breton natif de Saint-Brieuc, il s’est expatrié pour l’amour d’une Lyonnaise. Père de deux jeunes enfants, Gérald Gautier est gérant d’un magasin La Halle aux chaussures à Mions, près de Lyon. Délégué syndical FO à La Halle (FO en troisième position) et coordinateur FO dans le groupe Vivarte (dirigé par des fonds d’investissement américains), propriétaire de l’enseigne, il se bat contre les plans sociaux qu’a lancés le groupe, qui se déleste aussi d’autres enseignes (André, Naf-Naf). Vivarte compte 15 000 salariés contre 23 000 il y a cinq ans, s’indigne le militant qui a adhéré à FO en 2006. Dans le cadre des négociations de ces PSE, il doit contrer actuellement les rétentions d’informations pratiquées par la direction du groupe, les pressions et les menaces.

« On va demander des comptes »

700

C’est le nombre d’emplois menacés à la Halle aux chaussures.

Il n’a plus de vie familiale, participant quasi quotidiennement aux réunions de négociation à Paris. Le PSE de la Halle aux chaussures porte sur 700 emplois et la fermeture de 186 magasins, dont celui où travaille Gérald Gautier. Chez Vivarte Services (le siège du groupe), le PSE vise 125 des 250 emplois. Avant ces plans, Vivarte avait déjà supprimé 2 000 emplois chez Kookaï, André et La Halle aux vêtements, dont 250 magasins ont fermé. On usera de tous les moyens possibles pour conserver nos emplois et demander des comptes au groupe, qui a consacré 1,9 milliard d’euros ces dix dernières années au remboursement d’emprunts contractés dans le cadre du système financier à risque LBO. Trois syndicats dont FO ont d’ailleurs demandé devant la justice la désignation d’un expert afin d’examiner les comptes du groupe. 

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante