À La Poste, un nouvel accord innovant pour l’égalité professionnelle femmes hommes

Négociations par FO COM, Mathieu Lapprand

Pour les postiers, la charge de travail doit dorénavant être adaptée à la réduction des horaires de travail. © Marta NASCIMENTO / REA
Article publié dans l’action Dossier Égalité professionnelle

Droit à la déconnexion, parentalité, maternité, familles monoparentales, autant d’avancées tangibles qui ont émergé de la négociation pour l’égalité professionnelle à La Poste.

L’accord sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes signé à La Poste le 3 juillet dernier est novateur à plus d’un titre. Si cet accord est le troisième signé dans cette ancienne entreprise publique aujourd’hui société anonyme, c’est « le plus abouti », selon Monique Garreau, référente égalité professionnelle et négociatrice de l’accord pour FO Com. Selon elle, c’est « avant tout un plan d’action et non un catalogue de bonnes intentions ».

Une avancée notable concerne la parentalité. Sur la maternité tout d’abord. Ainsi, l’accord précise que la charge de travail doit être adaptée à la réduction des horaires de travail. L’accord met également fin aux reports ou cumuls des facilités de service. En effet, le processus de décentralisation de l’entreprise a entraîné une augmentation du pouvoir des managers, qui, pour certains, pouvaient prendre diverses libertés, notamment avec ces facilités de service. Les ambiguïtés des autorisations spéciales d’absence (ASA) pour enfant malade ont également été levées par cet accord.

Il étend également les ASA aux parents d’enfants handicapés dont le taux d’incapacité est supérieur ou égal à 50 % (contre 80 % antérieurement). Ces autorisations sont de plus étendues aux enfants majeurs. Au-delà de ces progrès, ce sont de plus quatre demi-journées qui sont accordées de droit aux parents d’enfants handicapés, et ce, quels que soient l’âge ou le handicap de l’enfant.

Pour les familles monoparentales, une prise en charge des frais de garde de nuit pour les enfants de moins de 16 ans, dans la limite de 50 euros par nuit, a été mise en place pour les formations contraignant l’adulte à dormir hors du domicile familial.

Une amélioration de l’articulation vie privée/vie professionnelle

L’accord a également permis de progresser sur les questions de droit à la déconnexion. Ainsi, « l’usage de la messagerie professionnelle ou du téléphone en soirée ou en dehors de jours travaillés doit être justifié par la gravité et l’urgence et/ou l’importance exceptionnelle du sujet traité ». En outre, tout refus d’une demande de temps partiel devra être motivé et notifié par écrit au salarié.

Le rôle de l’encadrement dans la lutte contre le sexisme et les stéréotypes est reconnu par l’accord. C’est pourquoi la formation des managers, recruteurs et responsables RH intégrera un module sur ce sujet en particulier. Enfin, une enveloppe annuelle de 200 000 euros pendant la durée de l’accord a été fixée indépendamment des NAO. Cette somme doit permettre de réduire les écarts salariaux entre femmes et hommes.

« C’est un accord qu’il faudra faire vivre », estime Monique Garreau, mais qui, d’ores et déjà, est un point d’appui pour les droits des salariés. -


Zoom : Un soutien de La Poste aux postières ou postiers victimes de violences familiales
La question des violences familiales est rarement abordée dans les accords égalité. L’enjeu pour La Poste semble être de montrer qu’elle protège ses salariés. Comme l’explique Monique Garreau, « il existe des dispositifs de prise en charge à La Poste, notamment via des aides au relogement du salarié, mais le sujet reste tabou et bien souvent les salariés ne savent pas vers qui se tourner ». La Poste s’engage donc à promouvoir un numéro vert et des relais permettant d’orienter le ou la salariée victime vers une prise en charge sociale.

FO COM Postes et Télécommunications

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante

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