A Wallis-et-Futuna, FO revendique l’égalité des droits

Congrés d’UD par Clarisse Josselin

Le IXe congrès de l’union territoriale FO de Wallis-et-Futuna s’est tenu le 24 novembre à Mata Utu, sous la présidence de Michèle Biaggi, avec 90 participants.

Les Outre-mer font partie intégrante du territoire national de la République, une et indivisible, rappelle avec force le congrès de l’union territoriale de Wallis-et-Futuna dans sa résolution générale. Il estime intolérable que les inégalités sociales, salariales et économiques persistent par rapport à l’ensemble national et exige un réel développement socio-économique durable.

Wallis et Futuna, situé dans l’Océanie polynésienne, est composé de trois îles principales. Situé à 16 000 km de Paris, c’est le territoire le plus éloigné de la métropole. La population, en baisse constante, était de 12 200 habitants en 2014. Le syndicat FO y est largement majoritaire.

Nous avons les mêmes revendications qu’en métropole, explique Christian Vaamei, le secrétaire général réélu à l’unanimité des congressistes pour un sixième mandat. Mais l’union territoriale porte aussi des revendications spécifiques, comme l’établissement d’une véritable continuité territoriale pour les biens et les personnes.

Exode de la jeunesse

Dans sa résolution, le congrès estime que le coût des transports est l’un des principaux freins au développement économique du territoire. Cela concerne notamment les échanges avec les pays environnants mais aussi entre les deux îles de Wallis-et-Futuna, séparées de 250 km.

En matière de rémunération, la résolution exige l’alignement des salaires minimum sur le Smic et la mise en place dans tous les secteurs d’accord collectifs garantissant l’égalité des travailleurs d’une même branche.

Le taux de chômage y est plus élevé qu’en métropole. L’essentiel des emplois se concentrent dans le secteur public. Le secteur privé se limite presque exclusivement au commerce, au BTP et aux services.

En matière d’éducation, le taux d’accès à l’école et le taux de réussite restent inférieurs aux résultats nationaux. Le congrès revendique un accès facilité aux études supérieures et à l’enseignement professionnel. L’un des problèmes, c’est que beaucoup de jeunes partent pour leurs études et ne reviennent pas, poursuit Christian Vaamei.

Grève des enseignants du premier degré

En octobre dernier, les enseignants du 1er degré ont fait grève durant 17 jours pour exiger un alignement de leur statut sur celui la métropole. Depuis 1969, l’État a concédé l’enseignement primaire à l’église, mais reste chargé de la rémunération des professeurs et du contrôle pédagogique.

Un décret de 1974 alignait la rémunération des instituteurs sur celles des fonctionnaires de l’État, mais cette assimilation a été retirée en 1981 par le préfet et le vice-recteur, les enseignants veulent récupérer leurs droits, explique Christian Vaamei. Il craint que le protocole d’accord ne soit pas totalement respecté par le préfet. Si c’est le cas, la grève pourrait repartir en février, à l’issue des grandes vacances, prévient-il. D’autres négociations sont en cours avec le préfet sur les statut des agents d’État et des agents territoriaux.

Les congressistes alertent dans leur résolution sur l’aggravation de la situation des travailleurs. Ils préviennent que sans prise de conscience urgente de cette situation par les pouvoirs publics, le patronat et l’état patron, le conflit social par le rapport de force devient inévitable.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante