Aéroports : les bijoux s’envolent

Revue de presse par Michel Pourcelot

« Toulouse 7412m » par Hynek Moravec — Photographie personnelle. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

L’annonce de la vente par l’État de la moitié de la gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, mais aussi, dans le cadre de la loi Macron, de parts dans deux autres aéroports, Lyon et Nice, a déclenché un flux de réactions dans la presse.

L’Express
La loi Macron ne manque pas d’air : « Cette privatisation partielle, ainsi que celle de l’aéroport de Nice fait partie des éléments inclus dans le projet de loi Macron. L’ouverture du capital de certaines entreprises "permettra à l’État de dégager des ressources financières pour le désendettement ou de financer ses priorités, en particulier pour investir dans des entreprises stratégiques", d’après Bercy. L’ensemble de ces privatisations doit rapporter entre 5 et 10 milliards d’euros à l’État sur les 18 prochains mois ».

Politis
A sec, « l’État cède Toulouse-Blagnac à des investisseurs chinois. Le gouvernement a donné le coup d’envoi à un programme de cessions d’actifs de l’État en privatisant l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le sixième plus important de France. Il lance ainsi le message que la braderie des services publics est ouverte aux investisseurs étrangers ».

Challenges
Après avoir coupé les ailes à l’économie, l’État vend donc ses roues de secours. Car « Toulouse Blagnac, avec 117 millions de chiffre d’affaires et près de 10 millions de bénéfices annuels est déjà en soi une pépite ».

La Nouvelle République
D’autant que le silence est d’or : « un pacte secret lierait l’État au nouvel actionnaire chinois, menaçant l’autonomie de l’aéroport, selon le site d’informations Mediapart ».

L’Obs
De grandes oreilles pourraient ainsi s’installer, qui plus est, à un jet d’ailes, d’Airbus, autre joyau : « quant aux soupçons d’espionnage industriel », une source proche du consortium acquéreur, « fait au contraire valoir d’excellentes relations avec l’avionneur européen. Une de leur société de leasing, CALC, qui loge depuis dix ans à côté d’Airbus dans la zone aéroportuaire, vient de leur commander une centaine d’avions et ne compte pas s’arrêter là. Mieux, disent-ils, les employés d’Airbus, qui travaillent dans son usine de Tianjin, ont tout intérêt à voir se développer ces lignes directes. Des arguments de poids ». Ou de haute-voltige.

La Dépêche
Peu respectueux de ces acrobaties aériennes, un front orageux s’est constitué : « Depuis la récente annonce du projet des repreneurs chinois de tripler le trafic de l’aéroport de Toulouse-Blagnac (7,5 millions de passagers en 2013, N.D.L.R.) dont ils briguent la gestion, un front d’opposition se met en place. Ainsi, une réunion organisée, lundi soir, par le collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT) a rassemblé de très nombreuses personnes. » Bref, l’affaire fait grand bruit. Déjà, celui des joyaux qui s’envolent.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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