En début d’après-midi, plusieurs centaines des salariés d’Air France rassemblés devant le siège de la compagnie ont pénétré dans le bâtiment et certains se sont rendus jusque dans la salle de la négociation pour faire entendre en direct leurs revendications à la direction. La séance a été interrompue durant une heure.
Pas d’augmentation générale depuis 2012
Si le calme a prévalu de bout en bout, l’épisode n’en est pas moins significatif du mécontentement qui règne dans une entreprise où les salariés n’ont pas eu d’augmentation générale depuis 2012, où de jeunes embauchés sont payés 1 100 euros par mois pour travailler en décalé, la nuit et les jours fériés et où il est de plus en plus souvent fait appel à la sous-traitance.
Bien évidemment, l’annonce le 23 février dernier d’une augmentation de 41% de la rémunération des dirigeants de la compagnie, les 15 membres du comité exécutif, n’a pu que mettre de l’huile sur le feu, même si dès le lendemain un rectificatif faisait état d’une mauvaise imputation comptable
et faisait tomber le chiffre à 17,6 % d’augmentation. 17,6% à 0 : le score reflète toujours une injustice criante.
Aujourd’hui, des propositions « insultantes »
On veut notre part du gâteau !
ou encore Dirigeants indécents, salariés sacrifiés
ou encore patrons voyous
, tels étaient les slogans scandés ce matin par les manifestants, en bleu de travail et en gilets fluo mais aussi en uniformes d’hôtesses et de stewards.
Aujourd’hui, la direction a proposé une augmentation de 1,7 % de la masse salariale consacrée au GVT (Glissement, vieillesse, technicité), c’est-à-dire aux promotions, à l’ancienneté et à l’avancement individuel. Il ne s’agit donc pas d’une augmentation générale.
Pour FO, c’est non seulement nettement insuffisant mais insultant
, a réagi Christophe Mallogi, secrétaire général du syndicat FO d’Air France qui revendique 5% d’augmentation générale.