Mais le président Temer est allé encore plus loin dernièrement en s’en prenant au Code du travail et aux retraites : il souhaite ainsi développer la tertiarisation du travail, faire reculer l’âge de départ à la retraite ou encore annuler les principaux droits syndicaux et démocratiques des travailleurs. Face à cette offensive destinée à satisfaire les investisseurs et les employeurs dans un contexte économique difficile, le peuple brésilien a démontré sa force en se mobilisant massivement dans les rues à plusieurs reprises à l’image de la grève générale historique du 28 avril 2017 dans l’ensemble des grandes villes brésiliennes réunissant près de 40 millions de personnes selon les syndicats contre la politique de Temer.
Le contexte social tendu est le reflet d’une société brésilienne affectée par une corruption en plus haut-lieu, notamment révélée par l’opération Lava Jato, une enquête de la police fédérale dévoilant une affaire de corruption et de blanchiment d’argent impliquant la société pétrolière publique Petrobras et de nombreux politiques. Après la destitution de l’ancienne présidente Dilma Rousseff, accusée d’avoir masqué la réalité du déficit budgétaire afin d’assurer sa réélection en 2014, la situation ne s’est pas apaisée avec la nomination de son vice-président, Michel Temer, comme nouveau président par intérim jusqu’aux prochaines élections présidentielle et législatives fin 2018.
En effet, le président Temer est sous le coup d’une enquête pour corruption et entrave à la justice. Il fait l’objet de nouvelles révélations avec un enregistrement compromettant dans lequel il donnerait son aval à un chef d’entreprise pour verser des pots-devin destinés in fine à acheter le silence de l’ancien président de la Chambre des députés, emprisonné dans le cadre du scandale Petrobras. Le président Temer dément toute implication et exhorte la Cour Suprême du Brésil à suspendre l’enquête à son encontre, excluant toute démission malgré la colère des brésiliens qui continuent à se mobiliser dans les rues.