TDF 2016 - Bryan Coquard : « J’y crois dur comme fer »

Le Tour Entretien

L’équipe Direct Énergie lors du tour de Californie en mai 2016. © Team Direct Énergie

À 24 ans, le sprinteur de l’équipe Direct Énergie vise sans se prendre la tête un premier succès sur les routes du Tour, et, un jour, le maillot vert.

FO Hebdo : Vous appartenez à la jeune génération des sprinteurs français, avec Arnaud Démare ou Nacer Bouhanni, mais aucun de vous n’a jamais remporté d’étape du Tour. Que vous manque-t-il encore ?

Bryan Coquard : Je pense que c’est la bonne année pour nous. J’ai deux ans de moins que Nacer (né en 1990) et Arnaud (1991), mais je crois qu’on arrive à maturité. Il nous a fallu bien appréhender la nécessité d’avoir un « train » d’équipiers autour du sprinteur pour pouvoir rivaliser avec les meilleures équipes du genre, comme la Giant. Et comprendre, aussi, à quel point il fallait repérer les arrivées en amont pour les connaître par cœur avant même d’y être.


C’est sur le Tour que les sprints sont les plus relevés. Pensez-vous avoir atteint le niveau nécessaire pour gagner ?

Oui, en tout cas j’y crois dur comme fer ! Arnaud Démare a gagné Milan-San Remo au printemps, il a aussi gagné une étape de Paris-Nice tout comme Nacer Bouhanni. On y arrive tous petit à petit. Le Tour, c’est là que c’est le plus important de gagner, c’est clair. Je pense être prêt.



Ces deux dernières années, vous avez joué les points du maillot vert avec sérieux. Pareil cette année ?

C’est un objectif pour moi à moyen terme. Jouer les points à chaque sprint intermédiaire et à chaque arrivée, c’est une habitude que je me force à prendre pour emmagasiner de l’expérience. Pour l’instant, il y a Peter Sagan, sans doute le coureur le plus fort au monde (et qui a remporté les quatre derniers maillots verts, ndlr). D’ailleurs il est champion du monde ! Mais ASO a quelque peu modifié le barème du classement pour privilégier les victoires, et je pense que ça peut m’être bénéfique.


À choisir, vous préféreriez gagner le maillot vert ou votre première étape sur le Tour ?

Une étape, sans hésiter ! C’est vrai que finir sur le podium des Champs-Élysées avec le maillot vert c’est sans doute extraordinaire, mais remporter une étape du Tour, ça doit être fou ! Surtout, je pense que c’est plus plausible pour moi à court terme.


Vous participez au Tour pour la troisième fois, après 2014 et 2015. Qu’est-ce qui vous a le plus surpris jusqu’ici ?

Le bruit ! Il y a un brouhaha non stop, du matin, devant l’hôtel, jusqu’au soir après l’arrivée. Le Tour, c’est une ville qui se déplace, et le bruit avec, on ne voit ça sur aucune autre course tout au long de la saison. Il n’y a que le soir, dans la chambre d’hôtel, que le silence revient. Ça fait du bien d’ailleurs !


Vous êtes devenu un leader très important au sein de l’équipe Direct Énergie, surtout après le départ cet hiver de Pierre Rolland. Ce rôle ne vous fait pas peur ?

Je le réclamais, au contraire ! Je me sentais prêt à assumer ce type de responsabilité. J’avais déjà un rôle important l’an passé en tant que sprinteur n°1 de l’équipe, alors que 70 % des courses s’achèvent au sprint. Je crois que les choses arrivent au bon moment, j’endosse ce rôle alors que j’arrive à maturité physique, et j’ai répondu présent en début de saison.


On vous connaît aussi sur la piste : vous avez été médaillé d’argent sur l’omnium aux Jeux olympiques de Londres, en 2012. Pourtant, vous n’irez pas à Rio en août. Pourquoi ?

On compte sur moi sur le Tour, et c’était impossible de faire aussi les Jeux olympiques, ou alors j’aurais fait les deux à moitié... Dans l’équipe on a aussi Thomas Boudat, qui est jeune (22 ans) et qui a déjà été champion du monde de l’omnium (en 2014), on a donc décidé que ce serait lui qui se consacrerait à la piste cette saison. Mais la piste reste très importante pour moi, j’adore ça et dans ma carrière j’aurai forcément des défis à y relever.