Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité a baissé de 0,4 % en novembre 2015, soit 15 000 personnes en moins inscrites à Pôle emploi selon les chiffres publiés le 24 décembre par le ministère du Travail. La baisse est plus sensible pour les jeunes (-1,1 %) mais inexistante pour les seniors (+0,2 %).
Sur un an, le chômage a progressé de 2,5 % en catégorie A, avec un indicateur en yoyo. En octobre, avec 42 000 demandeurs d’emploi supplémentaires, le taux de chômage a connu sa plus forte progression depuis 2013. Un nouveau record était établi à 3,59 millions de chômeurs, soit 10,2 % de la population active selon l’Insee. En septembre, il enregistrait sa plus forte baisse (-0,7 %) depuis fin 2007, avec 23 800 personnes en moins.
La précarité, elle, n’a cessé d’augmenter : beaucoup des créations d’emplois sont en contrats courts, CDD ou missions d’intérim. En novembre, le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite progresse de 0,9 % en catégorie B (+6,4 % sur un an) et de 1,4 % pour la catégorie C (+12,8 % sur un an). Au final, catégories A, B et C confondues, le chômage augmente de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % sur un an.
Un « pacte national droite-gauche-patronat » pour accentuer les mesures libérales ?
François Hollande, qui a conditionné sa candidature à un second mandat en 2017 à une baisse « crédible » du chômage en 2016, semble tendre la main à l’opposition en l’appelant à la « concorde » nationale. Quant au premier ministre, Manuel Valls, il soutient – comme le Medef – le « pacte républicain contre le chômage », proposé par l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Interrogé le 24 décembre sur RMC, Jean-Claude Mailly craint que ce « pacte national droite-gauche-patronat » ne conduise à « accentuer les mesures libérales dont on voit bien qu’elles conduisent à l’échec, à la fois en termes de précarité et d’augmentation du chômage ».
Alors que le patronat, qui n’a pas joué le jeu du pacte de responsabilité, revendique de nouvelles faveurs, Jean-Claude Mailly estime qu’il faut « recibler les aides aux entreprises en les conditionnant » pour « économiser de l’argent et avoir des résultats ». Pour lutter contre le chômage, l’urgence est selon lui de « prendre des mesures sur le plan économique, y compris de soutien de la demande ».
François Hollande doit présenter le 18 janvier son plan contre le chômage, avec des mesures en faveur de la formation et de l’apprentissage. Elles s’ajouteront à la réforme du Code du travail, dont le volet sur le temps de travail devrait être présenté en février-mars par la ministre Myriam El Khomri.