Cinéma, théâtre : Quelle représentation du monde du travail ?

Idées par Françoise Lambert

Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Le monde du travail était très représenté dans le cinéma jusqu’à la fin des années 1950 (Les Temps modernes, La Bête humaine...), puis il s’est fait rare à l’arrivée de La Nouvelle Vague.

Si le travail fait un retour sur le grand écran depuis les années 2000, peu de films en témoignent, reconnaît Stéphane Brizé. Lui-même n’a réalisé qu’un seul film sur le sujet, La Loi du marché, en 2015.

Peu d’ouvriers sur le grand écran

Les ouvriers sont peu représentés au cinéma, constate aussi Robert Guédiguian. Ou ils y sont caricaturés : l’ivrogne, l’ouvrier qui vote FN, des comédies où les travailleurs sont gentils mais cons. Des films violemment antipopulaires et idéologiquement dangereux, dénonce le cinéaste. Un début d’explication : L’art a toujours eu à voir avec la commande, hier avec les princes, aujourd’hui avec les puissances de l’argent, l’industrie culturelle. 

« Un embourgeoisement terrible du théâtre public »

Pour Bruno Lajara, auteur et metteur en scène de théâtre, on doit se réapproprier les moyens de production. Celui qui a choisi de rendre la parole à ceux qui ne l’ont plus, constate une forme d’autocensure.

Son projet sur la catastrophe du Rana Plaza, au Bangladesh, a parfois eu du mal à trouver une salle. Christian Schiaretti, metteur en scène et directeur du Théâtre national populaire de Villeurbanne, pointe un embourgeoisement terrible du théâtre public.

C’est le public qui est subventionné dans le théâtre, rappelle-t-il, aller au théâtre est un acte militant et pas consumériste.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante