Climat : la COP est pleine

Revue de presse par Michel Pourcelot

F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0
Article publié dans l’action Dossier Climat

La COP 21 (21e Conference of Parties), ou Conférence de l’ONU sur les changements climatiques 2015, s’est ouverte protocolairement lundi 30 novembre 2015, en présence de près de 200 délégations et de quelque 150 chefs d’État et de gouvernement. Déclenchant un tsunami médiatique. Et des questions : cet aréopage sauvera-t-il le soldat planète ?

Les Échos
Au menu des négociations : « Soupe de navet, suprême de volaille, risotto aux herbes fraîches et gâteau Paris-Brest ». Livré par autocar libéralisé ?

Le Monde
Côté digestion, il y aura du lourd sur le plateau : « les représentants de 195 États vont tenter de trouver un accord sur la réduction d’émissions de gaz à effet de serre, pour limiter le réchauffement du climat en dessous des 2°C d’ici à 2100 ». Tout dépend du degré d’entente. « Ainsi, les 28 États de l’Union européenne se sont engagés à réduire de 40% ses émissions de GES d’ici à 2030 par rapport à 1990, soit la même date que celle évoquée dans le protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005. La Russie, la Norvège ou encore la Suisse ont choisi la même date référence. Les États-Unis se sont engagés à une réduction de 26 à 28% d’ici à 2025… mais par rapport au niveau de 2005. Cette année-là, le pays a connu un pic d’émissions à 5,8 milliards de tonnes d’équivalent CO2 émises (combustion de ressources fossiles inclue), contre 5,2 milliards en 2013 par exemple. Le Canada a proposé le même objectif de réduction d’ici à 2025, lui aussi ayant connu une forte augmentation de ses émissions entre 1990 et 2005 ». Bref, des grands écarts de latitude dans les dates.

L’Express
Révélateurs de divergences d’intérêts. « Montrés du doigt car classés en tête de liste des pays aux plus fortes émissions de gaz à effet de serre par habitant, les principaux États exportateurs de pétrole tentent difficilement de changer leur image d’ennemis du climat. "Jusqu’à aujourd’hui les pays exportateurs ont tout fait, en particulier les pays du Golfe, pour rendre difficile la progression des accords internationaux sur le climat", constate auprès de l’AFP Patrick Criqui, économiste spécialiste de l’énergie ».

Libération
Alors « vouloir faire signer à 195 pays un accord universel relève de la quadrature du cercle tant des États ont des intérêts antagonistes. » Heureusement, l’hybridation est une technique en vogue : « L’accord de Paris pourrait être hybride, appliquant des contraintes sur certaines parties du texte. Comme sur la mise en œuvre des engagements, mais pas sur des objectifs chiffrés de réduction d’émissions. Un mécanisme de révision tous les cinq ans de ces ambitions de réduction émerge, avec le soutien, de poids, de la Chine. Mais sans sanctions, donc ». Bien sûr. Bref, l’ambiance n’est pas à la révolution, qu’elle soit verte ou autre : « Le discours anticapitaliste d’Evo Morales modérément apprécié : le président de la Bolivie a, lui, parlé dans son discours du système capitaliste qui dégrade le travail, détruit la condition humaine et mène la planète à la catastrophe. Il ne sert qu’à une minorité de nantis au détriment du plus grand nombre, assure-t-il. Un crime "contre la terre mère" qui tue chaque jour des milliers de personnes avec sa "culture de la guerre". Il évoque "le consumérisme, l’individualisme qui sape les communautés". Applaudissements timides ». Maintenant, place aux bonnes intentions, dont la COP est pleine.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante