COP 21 : Le soutien du directeur général de l’OIT à la dimension sociale et à l’emploi

International par Evelyne Salamero

Annabella Rosemberg, chargée de l’environnement et du développement durable à la CSI, Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, Marjorie Alexandre du secteur international de la Confédération FO et Guy Ryder, directeur général de l’OIT. (Photographie : FO Métaux - CC BY-NC 2.0)
Article publié dans l’action Dossier Climat

Alors que la fin de la conférence mondiale sur le climat approche à grands pas, ce mardi 8 décembre le directeur général de l’OIT (Organisation internationale du travail) est venu apporter son soutien aux organisations syndicales dans leurs efforts pour obtenir des États un accord à la hauteur des enjeux, en particulier pour les travailleurs et les populations les plus vulnérables.

2° ou 1,5° ? Quel objectif de hausse maximale des températures faut-il se fixer ? Ce mardi après-midi, à quatre jours de la clôture des travaux de la Cop 21 vendredi 11 décembre, les gouvernements n’avaient pas encore tranché la question. Si, au-delà des pays insulaires les plus exposés à la montée du niveau des mers, de plus en plus d’États, dont la France, soutiennent désormais l’option de 1,5° au lieu des 2° décidés lors de la COP précédente de Copenhague en 2009, beaucoup d’entre eux, à commencer par les États-Unis posent comme condition que l’accord ne soit pas contraignant en termes d’échéances. Mais « un objectif sans échéances est juste un rêve » a fait remarquer Annabella Rosemberg, responsable de l’environnement et du développement durable à la CSI (Confédération syndicale internationale), lors de la réunion quotidienne de la délégation syndicale.

La question du financement de la lutte contre le réchauffement climatique recèle aussi encore beaucoup d’incertitudes et les promesses des pays développés aux pays les moins riches concernent essentiellement le développement de nouvelles énergies renouvelables mais très peu les coûts induits par la transformation de l’industrie actuelle.

FO intervient pour que la présidence française rencontre une délégation de la CSI

La reconnaissance d’une nécessaire « transition juste », notamment en termes d’emplois, de formations et de protection sociale, dans la partie opérationnelle de l’accord, que le mouvement syndical international revendique sans relâche, est d’ailleurs encore à ce jour reléguée au préambule.

C’est dans ce contexte que la confédération FO est intervenue auprès du gouvernement pour que la présidence française de la Conférence rencontre sans délai une délégation de la CSI, et que le directeur général de l’OIT, Guy Ryder est venu sur place exprimer son soutien aux 400 délégués syndicaux des quatre coins de la planète.

Après avoir indiqué qu’un nombre important d’entreprises ont également pris des engagements, celles-ci ayant souvent de l’avance sur le terrain par rapport à certaines organisations patronales qui peuvent rester campées sur une attitude idéologique, Guy Ryder a insisté sur la nécessité que les gouvernements adoptent une attitude cohérente quant à leurs promesses et traduisent leurs discours en actes. Il a ainsi rappelé que depuis 2008, les leaders du G20 expliquent que leur principale priorité est de renouer avec la croissance créatrice d’emplois de qualité, mais qu’ « ensuite, ils mettent en place des politiques qui ont des effets contraires à leurs engagements, y compris au niveau national ».

Guy Ryder a aussi souligné l’importance de l’adoption récente par l’OIT, au sein de laquelle sont représentés les gouvernements, les employeurs et les travailleurs, de critères à respecter pour garantir une diminution suffisante des émissions de carbone, la création de nouveaux emplois et la protection des travailleurs et des populations confrontés à la transformation des industries. Là encore, la cohérence des gouvernements reste donc à démontrer dans les jours, les mois et les années qui viennent.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante