Culture et travail : une réflexion en marche

Idées par Françoise Lambert

Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Renouer des liens entre deux mondes trop longtemps séparés : tel était l’objet d’une journée « Culture et travail », organisée le 29 mars à Paris par FO et la CGT, avec la participation de l’écrivain Régis Debray. Morceaux choisis en quelques questions clés.

On a eu tendance à se replier sur l’essentiel de l’action syndicale : les revendications, reconnaissent Jean-Claude Mailly (FO) et Philippe Martinez (CGT). D’où l’idée de réfléchir ensemble, syndicalistes, salariés, intellectuels, artistes, à un dialogue nécessaire.

Une journée de débats a eu lieu le 29 mars à Paris à la Bourse du travail. Un lieu symbolique. On y trouvait, dès la fin du XIXe siècle, des bureaux de placement, caisses de maladie, mais aussi bibliothèques et salles de cours.

« Ce qui manque à l’ouvrier français, c’est la science de son malheur »

Ce qui manque à l’ouvrier français, c’est la science de son malheur, disait Fernand Pelloutier, une figure du syndicalisme du XIXe siècle qui a œuvré au développement des Bourses du travail. Les liens entre la culture et le mouvement ouvrier, très forts jusque dans les années 1970, sont aujourd’hui distendus, voire inexistants, regrette Jean-Claude Mailly.

Le consumérisme s’est installé dans les comités d’entreprise, avec le développement des billetteries, constate Régis Debray. Une évolution en lien avec celle de la société. Même si des initiatives culturelles, souvent ignorées, se font grâce aux CE, comme à la société littéraire de La Poste.

Les comités d’entreprise, vecteurs de la culture

Les comités d’entreprise peuvent être les vecteurs de la culture pour les travailleurs. Mais ils ne sont pas obligatoires dans les entreprises de moins de 50 salariés et un salarié sur deux n’y a pas accès. Les confédérations syndicales ont aussi un rôle à jouer, estiment FO et la CGT.

Plus que jamais, l’émancipation des travailleurs est nécessaire, indique Jean-Claude Mailly. Dans une époque de confusion et de perte de repères, questionner et comprendre le monde est essentiel. Le 29 mars 2017 pourrait faire des petits.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante