Des grèves moins nombreuses, mais plus longues et plus suivies

Actualités par Evelyne Salamero

Qu’on ne s’y trompe pas. Si le nombre d’entreprises concernées par une grève a atteint en 2013 son plus bas niveau depuis le début de la crise économique en 2008, les arrêts de travail ont été plus longs et/ou suivis par davantage de salariés, indique le ministère du Travail dans une étude publiée le 22 décembre.

En 2013, 1,2% des entreprises du secteur privé (de plus de 10 salariés) ont connu au moins une grève ou un débrayage, tous secteurs confondus, relève la Dares, le service des statistiques du ministère. En 2012, la proportion était de 1,3% et elle avait atteint 3,3% en 2010, année de la réforme des retraites.
En revanche, les grèves ont été « plus intenses » en moyenne en 2013 qu’en 2012, constate la Dares. Ainsi, le nombre de journées de grèves pour 1.000 salariés est passé de 60 à 79. Rapporté aux seules entreprises ayant connu au moins une grève, il passe de 250 à 322 jours. Cet indicateur est le signe que les grèves ont été « plus longues et/ou ont concerné plus de salariés », commentent les auteurs de l’étude.

L’industrie et les transports sont les secteurs les plus concernés

Le plus souvent, les salariés se mettent en grève pour obtenir des augmentations de salaires mais la sauvegarde de leurs emplois, en deuxième position, progresse dans tous les secteurs, selon l’étude.
Les plus marqués par les grèves en 2013 ont toutefois été l’industrie et les transports, avec un taux similaire de 2,9% d’entreprises concernées, en progression de +0,3 point par rapport à 2012.
Les entreprises industrielles de fabrication de matériels de transport, notamment automobiles, où le taux de grèves avait décru en 2012, restent de loin en 2013 celles qui ont connu le plus de grèves : 13,7%, soit une augmentation de 5 points. Dans les services, la proportion baisse au contraire de 1,8% à 1,2%.
Près de la moitié (47%) des entreprises concernées par des grèves l’ont été dans le cadre de conflits nationaux et interprofessionnels, selon l’étude, qui rappelle que quatre syndicats (FO, CGT, Solidaires et FSU) avaient appelé début 2013 à trois journées de mobilisation contre l’Accord national sur la sécurisation de l’emploi signé par le patronat et trois autres syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC).

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante