Discrimination à l’embauche

Agir pour et avec les jeunes par FO Jeunes

Article publié dans l’action FO Jeunes

Discrimination sur l’origine

Les discriminations à l’embauche sont malheureusement bien trop fréquentes et avérées. Les motifs de discriminations sont très nombreux et peuvent se cumuler : l’origine, le sexe, les mœurs, l’orientation ou l’identité sexuelle, l’âge, la situation de famille ou la grossesse, les caractéristiques génétiques, l’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, les opinions politiques, les activités syndicales ou mutualistes, les convictions religieuses, l’apparence physique, le nom de famille, l’état de santé ou le handicap et le lieu de résidence. Ce motif a récemment été ajouté [1] à cette longue liste [2], sur recommandation de la Halde [3], qui avait constaté l’effet stigmatisant de l’adresse, notamment pour les entretiens d’embauche. C’est un premier pas pour FO Jeunes, que cet élément soit maintenant pris en compte dans la longue liste des discriminations.

Les situations ouvrant la porte aux discriminations sont elles aussi multiples : embauche, promotion, déroulement de carrière, sanction, licenciement, etc. Nous regrettons que les candidats aux embauches soient jugés sur des éléments totalement extérieurs à leurs études et leur parcours professionnel. Toute décision d’embauche doit être prise en fonction de critères professionnels et non sur des considérations d’ordre personnel, fondées sur des éléments extérieurs au travail.

Exigence d’expérience, une discrimination sur l’âge… 

Une autre forme de discrimination existe aussi aujourd’hui, mais de manière plus insidieuse. En effet, on peut constater que les entreprises sont de plus en plus réticentes à donner leur chance aux jeunes diplômés. Il est rare de trouver des offres d’emploi où, justement, il est mentionné dans le profil recherché « jeune diplômé ». Plus généralement les offres demandent presque toujours 2 à 3 ans d’expérience, même pour des emplois « juniors ». Mais comment un jeune peut-il acquérir de l’expérience si personne ne se décide à lui laisser une chance ? Investir dans l’avenir, dans la pérennité des activités, doit se faire par la jeunesse. Il faut que les entreprises se décident à miser sur de jeunes diplômés, en leur laissant leur chance de faire leurs preuves et de trouver leurs marques au sein des entreprises. Il est normal que lorsqu’un jeune diplômé finit ses études, il ait très peu d’expérience professionnelle, qui se limite généralement aux stages qu’il a pu faire durant les vacances d’été ou en fin d’étude. Pour FO Jeunes il est incohérent d’exiger des jeunes d’être opérationnels dès la sortie du système scolaire !

FO Jeunes revendique...
 Que les candidatures à un même poste soient examinées sans prise en compte de l’origine, de la religion, du sexe, ou autre et soient anonymisées et centrées sur les études et les compétences réelles,
 que les entreprises s’engagent à recruter des jeunes à la sortie de leurs études, sans expérience professionnelle autre que des stages. S’il le faut, instaurer un nombre de recrutements par an en fonction des besoins des entreprises et des secteurs professionnels.

FO Jeunes FO Jeunes développe et met en œuvre des stratégies et actions à destination des salariés de moins de 35 ans.

Notes

[1Loi n°2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, en vigueur depuis le 23 février 2014.

[2Article L 1132-1 du Code du Travail.

[3Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (Halde), appelé maintenant le Défenseur des Droits.