Discriminations en tous genres

Revue de presse par Michel Pourcelot

Les discriminations sont toujours bien présentes, comme en témoignent plusieurs études, enquêtes et baromètres, dont la presse s’est faite l’écho. Aperçus.

L’Express
Le Défenseur des droits présentait ce 23 mars son dixième baromètre analysant le ressenti des Français. Sur les discriminations dans l’emploi, il est bien sombre, en particulier pour les personnes cumulant les handicaps : les femmes, jeunes mères, perçues comme noires, arabes ou asiatiques.

Libération
Les femmes, avenir du genre humain, font-elles mauvais genre ? La moitié des femmes de 18 à 44 ans rapportent avoir été discriminées, une part qui s’élève encore pour celles perçues comme d’origine extra-européenne. Côté avenir professionnel, être chômeur, ce n’est pas mieux 53% des demandeurs d’emploi se disent discriminés. Comme quoi, mieux vaut avoir un travail pour en trouver.

Le Figaro
Mais cela ne suffit pas car quand le facteur de l’origine s’ajoute à celui de l’âge, les discriminations sont encore décuplées : par rapport à des hommes blancs de 35 à 65 ans, les hommes vus comme d’origine extra-européenne entre 18 et 34 ans ont cinq fois plus de risques d’être marginalisés… Par effet de contraste, un sous-groupe apparaît comme le moins discriminé de tous : celui des hommes blancs d’âge moyen et pères de famille. Seuls 13% d’entre eux déclarent avoir subi des discriminations.

Les Echos
La preuve par le « testing » : deux CV ont envoyés en réponse à 1 500 offres d’emplois de quarante gros recruteurs. Les CV étaient équivalents en tout, sauf sur la consonance du prénom et du nom. Résultat : un écart de 11 points en moyenne en défaveur de candidats maghrébins, et douze entreprises pointées du doigt, suite à une « campagne de test anonyme sur les discriminations à l’embauche liées à l’origine qui a ciblé quarante entreprises privées l’an dernier. De plus, outre qu’elles constituent une faute morale, les discriminations à l’embauche sont aussi une aberration économique : selon une récente étude de France Stratégie ces pratiques coûtant à la France 7 % de son PIB, soit 150 milliards d’euros. Ce qui en francs représente un certain nombre de billets Molière.

Le Monde
Car Molière revient sur la scène : La clause Molière, censée lutter contre la directive européenne des travailleurs détachés en imposant le français sur les chantiers dont la région est maître d’œuvre, suscite une polémique croissante. Une mesure jugée scandaleuse côté syndicats : pour le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, on veut faire croire qu’on veut lutter contre le dumping social et on tape sur les salariés avec des fondements dont on voit bien qu’ils sont xénophobes. […] On peut rediscuter de la directive travailleurs détachés en Europe. Mais surtout pas ce type de mesure. C’est franchement à vomir. Son homologue de la Confédération générale du travail (CGT), Philippe Martinez, avait dénoncé, mardi au micro de France Inter, une marche vers la préférence nationale dans les pas du Front National. C’est absolument scandaleux. C’est une clause purement électoraliste dans le cadre d’une campagne présidentielle. […] On stigmatise les étrangers parce qu’ils ne parleraient pas assez bien français. Mercredi, c’est le numéro un de Force Ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, qui a fustigé une clause politicienne, guidée par de l’opportunisme politique. Les prochaines échéances politiques valent bien une nomination aux Molières de la discrimination.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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