Education prioritaire : cinquième grève depuis septembre

Enseignement par Evelyne Salamero

Manifestation Touche pas à ma ZEP à Paris le 29 novembre 2016. Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Les personnels des lycées situés dans des zones économiquement et socialement défavorisées sont de nouveau en grève en ce début janvier, avec le soutien notamment de FO. Le mouvement a commencé dès le premier jour de la rentrée après les vacances de Noël, mardi 3 janvier. Il s’est poursuivi dans certains établissements et a démarré aujourd’hui 5 janvier dans plusieurs autres, en particulier de l’académie de Marseille.

Les grévistes revendiquent le maintien de tous les établissements de l’éducation prioritaire dans ce dispositif qui leur permet d’avoir des moyens supplémentaires, alors que la ministre de l’Education a renvoyé le règlement de cette question au prochain quinquennat, et qu’elle refuse obstinément de recevoir les organisations syndicales.

Pour autant, la forte mobilisation qui se maintient depuis maintenant cinq mois l’a conduite à proroger de deux ans les indemnités et les barèmes de mutation spécifiques auxquels ont droit les enseignants en Education prioritaire, mais seulement pour ceux qui y ont été affectés avant le 1er septembre 2015. La ministre a également annoncé 450 emplois supplémentaires pour les lycées les plus défavorisés.

Mais la colère ne retombe pas. Visiblement, ces mesures ne répondent toujours pas aux attentes des personnels.

Déshabiller Pierre pour (mal) habiller Paul n’est pas une revendication des personnels

Qu’adviendra-t-il des établissements qui ne seront pas retenus comme les plus défavorisés, sachant que le chiffre de 450 emplois est loin de répondre aux besoins de l’ensemble des établissements actuellement en éducation prioritaire ?

Ce ne sont pas des moyens en plus, mais des moyens redéployés au détriment d’autres établissements. Déshabiller Pierre pour (mal) habiller Paul n’est pas une revendication des personnels, explique le syndicat national FO des Lycées et Collèges.

« Avec les personnels », le SNFOLC revendique que -tous- les établissements actuellement dans le dispositif y soient maintenus, et que tous ceux qui le demandent y soient intégrés, avec la création de véritables postes pour tous, à partir des revendications des personnels et non des redéploiements !

Quant à la prorogation de deux ans –pour certains seulement- des droits spécifiques aux personnels de l’éducation prioritaire, cela ne suffit pas : il faut les pérenniser pour tous, telle est en substance la revendication des personnels.

Une logique d’individualisation que l’on retrouve dans le projet d’évaluation des personnels

Mettre les établissements et les personnels en concurrence entre eux serait donc la recette miracle du ministère, qui espère peut être aussi au passage diviser pour mieux régner.

Cette mise en concurrence devient une constante selon le SNFOLC, qui explique que l’on retrouve cette même logique dans le projet ministériel d’évaluation destiné à s’appliquer dans toute l’Education nationale. Ce projet repose sur les entretiens professionnels sur des critères subjectifs et qui est l’instrument de l’arbitraire et de l’individualisation, explique la fédération FO de l’enseignement, de la culture et de la Formation professionnelle qui appelle l’ensemble des personnels à se mobiliser pour son abandon le 1er février prochain.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

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