Libération
Pour le mieux sauver bien sûr, faut-il donc démembrer le soldat Areva ? Une hypothèse qui a provoqué un « tir de barrage des puissants syndicats de l’énergie contre le projet de reprise de l’activité réacteurs d’Areva par son client EDF. Vendredi, au lendemain d’un comité de groupe où ce schéma a été présenté par la direction d’Areva, l’intersyndicale (CFDT, CGT, CFE-CGC, FO, Unsa) a martelé son opposition "à un démantèlement du groupe par cession totale ou partielle" d’Areva NP à EDF. Depuis l’annonce d’une perte abyssale de 4,8 milliards d’euros pour 2014, le géant nucléaire envisage de céder le contrôle de son activité de fabrication de réacteurs à l’électricien. EDF n’était pas vraiment candidat, mais l’État actionnaire (87% d’Areva et 84% d’EDF) pousse ce schéma ».
Le Journal du Dimanche
Car l’étranger rôde. « Ils sont là. Incontournables et indispensables. Les industriels chinois tournent autour de l’industrie nucléaire française, en pleine restructuration. Et au premier chef, autour d’Areva ».
L’Usine nouvelle
Peut-être pour quelque 20 milliards de bonnes raisons. « Même si l’administration américaine devait poser cette année la question du renouvellement d’un accord de coopération (sino-américain sur le nucléaire) arrivant à échéance, on ne peut que constater le hasard étonnant qui fait que cette question est posée deux semaines après les révélations qui ont mis le projet EPR en difficulté. Le montant de 20 milliards de dollars évoqué par Westinghouse pour le contrat potentiel autour de 26 réacteurs AP1000 supplémentaires en Chine rend peut-être ce hasard un peu moins étonnant ». Surtout dans le cadre d’un poker nucléaire à haute tension.
Le Figaro
Avenir radieux ? Sans doute pas pour les salariés : « l’essentiel de la tâche va consister à tailler dans l’emploi, "avant tout sur la base du volontariat" comme l’état-major du groupe l’avait promis début mars. Il a déjà annoncé 1 500 suppressions de postes en Allemagne. En France, le plan sera présenté mercredi (6 mai) aux syndicats. Les plus optimistes veulent croire qu’on ne dépassera pas une fourchette de 1 000 à 2 000 emplois, qui peut cependant sembler très faible au regard de la tourmente que traverse actuellement l’entreprise. Un partenaire du groupe craint même que cette fourchette puisse doubler ». En attendant, le cours de l’action Areva remonte.