Sanofi : FO craint un désastre social et exige des explications

Restructurations par Clarisse Josselin

Olivier Faivre, élu FO au comité européen de Sanofi (à gauche) et Pascal Lopez, délégué syndical central. © F. BLANC

Le géant pharmaceutique a annoncé le 6 novembre aux investisseurs un plan de 1,5 milliard d’euros d’économies d’ici à 2018, via une vaste réorganisation de « recentrage ». FO redoute des milliers de suppressions de postes en France.

C’est par la presse que les représentants du personnel de Sanofi ont pris connaissance du plan stratégique 2015-2020, intitulé « Our way forward » (allons de l’avant), et du troisième PSE depuis 2009. Le groupe pharmaceutique, qui a enregistré 7,5 milliards d’euros de bénéfices en 2014, compte « simplifier » les fonctions centrales en regroupant à l’échelle mondiale les finances, les ressources humaines, l’informatique, les achats, l’immobilier…

Sur le plan industriel, il va investir davantage dans la Recherche et Développement mais pourrait se séparer de sa division de santé animale, Mérial, et de ses activités dans les médicaments génériques en Europe.

15 à 20 % des effectifs mondiaux impactés

Sanofi emploie 27 000 salariés en France et 110 000 dans le monde. Si la direction admet la suppression de « quelques centaines de postes par an sur trois ans », FO craint la diminution de 15 à 20 % des effectifs à l’échelle mondiale. « Nous avons avancé ce chiffre en septembre et nous attendons toujours un démenti », s’inquiète Pascal Lopez, délégué syndical central.

La direction s’est engagée à ne fermer aucun site de production en France et annonce « essentiellement des départs en retraite entièrement financés par l’entreprise ». Les organisations syndicales devraient en savoir plus sur l’impact social du plan le 18 novembre, lors du comité de groupe France.

FO, qui exige la tenue d’un CEE depuis les premières rumeurs en juillet, dénonce un projet à court terme tourné vers la finance, alors que le groupe reverse 55 % de ses bénéfices aux actionnaires.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante