Air France : FO appelle à manifester le 22 octobre

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront

Depuis l’annonce du plan de 2 900 suppressions d’emplois le 5 octobre dernier, les salariés sont choqués par les méthodes employées par la Direction mais organisent la riposte. Explications de Christophe Malloggi, le secrétaire général du syndicat FO Air France.


Depuis le CCE écourté du 5 octobre et les actions qui ont eu lieu ce jour là, des salariés ont été interpellés le lundi 12 octobre. Qu’en est-il de leur situation aujourd’hui ?

Christophe Malloggi : La garde à vue de cinq des six salariés arrêtés le 12 octobre a été prolongée jusqu’à aujourd’hui. Ils viennent d’être déférés devant un magistrat du parquet de Bobigny et ont reçu une convocation pour un prochain jugement. Les faits de « violences aggravées » semblent avoir été retenus contre ces salariés. L’un d’eux travaille dans le secteur industriel de l’entreprise. Les quatre autres sont des salariés du secteur fret (cargo). Il y a un délégué syndical et des adhérents de ce syndicat. Ils ont été arrêtés sur la base de plaintes portées par l’entreprise, des vigiles et des cadres.

Une enquête policière est en cours. Or l’entreprise se permet d’engager déjà des sanctions, ce n’est pas ce genre d’attitude qui va calmer l’ambiance à Air France. Nous savons en effet que la direction a envoyé lundi des lettres de notifications de sanctions à des salariés. Ces sanctions peuvent aller du simple blâme au licenciement. Il y aurait une vingtaine de lettres.


Que penser de ces arrestations ?

Christophe Malloggi : Le syndicat FO condamne la méthode d’arrestation de ces salariés auxquels d’ailleurs on ne sait pas pour l’instant ce qui est précisément reproché ! En revanche ce que l’on sait, c’est que les forces de l’ordre les ont interpellés chez eux à six heures du matin, devant leur famille et leurs enfants. Cela est tout à fait anormal et choquant.

Sur la forme, ces derniers événements font penser à une tentative de criminalisation de l’action syndicale.

Par ailleurs, nous avons été étonnés d’apprendre le 12 octobre par la Direction - laquelle venait de recevoir le 9 octobre Karim Taibi, le secrétaire général adjoint du syndicat FO- que celui-ci serait impliqué dans l’enquête interne ! Doit-on penser à une tentative de destabilisation de l’action syndicale ?... Pendant vingt-quatre heures, Karim a été sali par de vagues allégations et attaqué à tort… Avant que la Direction revienne sur ses intentions ce matin 13 octobre et n’engage rien contre ce délégué FO, accusé à tort.


Une réunion intersyndicale s’est tenue cet après-midi du 13 octobre. Quelles décisions ont été prises ?

Christophe Malloggi : Tous les syndicats de l’entreprise participaient à cette réunion hormis la CFDT et la CGC. En signe d’apaisement, les syndicats représentant aussi bien les personnels au sol que les navigants commerciaux et les pilotes demandent que les plaintes déposées contre les salariés soient retirées. Nous demandons aussi que les procédures disciplinaires lancées par la Direction soient stoppées. Enfin, les syndicats dont FO Air France bien sûr ont décidé d’organiser une manifestation devant le 22 octobre prochain à Paris

Propos recueillis par Valérie Forgeront




Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante