« Plombante et complexe », cette rentrée est dense en événements, soulignait Jean-Claude Mailly le 7 octobre, à l’ouverture du CCN. Ralentissement économique de la Chine, situation douloureuse des refugiés, difficultés des travailleurs grecs victimes d’une « purge budgétaire », difficultés sociales dans une Europe soumise aux politiques d’austérité… Sur fond d’« économie mondiale fragile », ces événements et bien d’autres ont ou auront des répercussions sur la vie des travailleurs. Le 18 février, à l’appel de la CSI, FO manifestait d’ailleurs pour protester contre les attaques à la liberté syndicale et au droit de grève dans le monde. Le prochain traité transatlantique de libre-échange (TTIP) entre l’Europe et les États-Unis inquiète lui aussi, étant « un outil de libéralisme économique synonyme d’autoritarisme social ». Les salariés français s’en passeraient bien, eux qui font déjà face à la « logique d’aveuglement libéral » du gouvernement, contre laquelle ils ont fait grève et manifesté le 9 avril à l’appel de FO.
La mobilisation à l’ordre du jour
Sur fond de réduction des dépenses publiques (50 milliards d’ici à 2017) et, paradoxalement, de « distribution d’argent public au patronat » (41 milliards sur trois ans), cette logique se traduit par les déréglementations de la loi Macron, les atteintes au rôle des syndicats (loi Rebsamen), les atteintes au paritarisme... Jean-Claude Mailly évoquait aussi le rapport Mettling (transformation numérique), qui « bouscule la notion de salariat », ou encore le rapport Combrexelle (duquel découlerait un projet de loi), qui propose de privilégier la négociation à l’échelon de l’entreprise « au détriment de la loi et des négociations nationales ». Signe de cette politique « libérale et autoritaire », le récent « passage en force » du Premier ministre, déclarant valide le projet d’accord sur les carrières des fonctionnaires, a traduit le mépris gouvernemental envers le dialogue social. Il s’agit donc « d’opposer la résistance et l’optimisme ». C’est ce que feront les jeunes FO en se rassemblant le 3 décembre à Paris. Plus largement, c’est ce que fera toute l’organisation FO « en se mobilisant » dès novembre en vue des prochaines élections professionnelles dans les très petites entreprises (TPE – 4 millions de salariés) en 2016.