FO vent debout contre l’austérité dans les hôpitaux de Paris

Emploi et Salaires par Françoise Lambert

« Paris 18e Hôpital Bichat » par ℍenry SaloméTravail personnel (Photo personnelle). Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

Lundi 2 mars, les représentants des syndicats FO et CGT de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), autrement dit des établissements publics hospitaliers de Paris et de la région parisienne, se sont rassemblés devant le siège de l’institution pour dire leur refus de la politique d’austérité menée dans l’entreprise. Ils venaient de quitter en guise de protestation une réunion syndicats-direction - un comité technique d’établissement central.

« La coupe est pleine, indique Daniel Dutheil, secrétaire du syndicat FO de l’AP-HP, la mobilisation du 9 avril est plus que jamais d’actualité ». « La direction annonçait en novembre que 80 millions d’euros d’économies seraient à réaliser en 2015, c’est maintenant 140 millions d’euros d’économies qu’on nous demande, explique-t-il, le pacte dit de responsabilité est passé par là ! »

Pour compenser les 41 milliards d’allègements de charges consentis aux entreprises dans le cadre de son pacte de responsabilité, le gouvernement rogne sur les salaires, les acquis sociaux et les effectifs des fonctionnaires.

Les contractuels sur la sellette

Dans les hôpitaux de Paris, cette logique d’austérité se traduit notamment par une politique de précarité des emplois. Premiers visés : les personnels contractuels, qui représentent 13% de l’effectif total avec environ 10 000 CDD, dont de nombreux contrats devaient ne pas être renouvelés après le 31 mars 2015. La mobilisation des syndicats contre ce plan de masse, et notamment la remise d’une pétition ayant recueilli près de 10 000 signatures, a commencé à porter ses fruits. La direction a annoncé qu’elle reportait son projet au 31 décembre 2015.

FO se préoccupe aussi du sort réservé à quelque 2 700 contractuels de catégorie C, dans leur grande majorité des agents hospitaliers, des agents administratifs ou des agents d’entretien qualifiés. Aujourd’hui, seuls 170 d’entre eux pourraient prétendre à une titularisation avec un passage devant une commission de sélection. FO demande une augmentation du nombre des commissions de sélection afin d’étudier le cas de tous les personnels concernés.

Autre inquiétude des syndicats : les fusions hospitalières à l’étude, comme celle de hôpitaux Bichat et Beaujon dans le nord de Paris ou des hôpitaux de Gonesse et Charles Richet (Villiers-le-Bel), qui peuvent être l’occasion de réduire les effectifs et les lits.

Enfin, FO, CGT et SUD s’opposent à un projet d’augmentation du tarif des crèches destinées aux enfants du personnel de l’AP-HP.

Ces organisations syndicales ont prévu de réunir les délégués syndicaux de l’AP-HP à la bourse du travail le 10 mars. L’objectif de ce rendez-vous : faire l’état des lieux dans les différents établissements et préparer la journée interprofessionnelle de mobilisation du 9 avril.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante

Sur le même sujet