FRAM : les salariés en grève le 24 novembre pour sauver leurs acquis

Tourisme par Clarisse Josselin

Une intersyndicale appelle les salariés du voyagiste FRAM SAS à faire grève le 24 novembre après-midi pour protester contre une perte de salaire, la suppression d’avantages, et la rupture du dialogue social avec la direction.

Notre ultime liberté, c’est de dire durant ces deux heures que nous ne sommes pas d’accord, explique Corinne Montfort, déléguée FO chez le voyagiste FRAM SAS. Avec une intersyndicale, elle appelle les 400 salariés de l’entreprise, qu’ils soient commerciaux, en agence ou au siège, à débrayer de 14h à 16h30 le 24 novembre. Le tract de mobilisation dénonce une perte conséquente de pouvoir d’achat, un nivellement par le bas, une précarisation sociale et le dialogue social rompu avec la direction.

C’est le deuxième appel à la grève dans l’histoire de l’enseigne, selon la déléguée FO. FRAM, société familiale créée en 1949, avait développé une grande partie de son activité autour du Maroc et de la Tunisie. Elle s’est retrouvée en difficultés financières après les révolutions arabes de 2013. Placée en redressement judiciaire, elle a été rachetée en novembre 2015 par la société d’investissement LBO-France et sa filiale Karavel-Promovacances.

Dénonciation des accords

Il y a eu un choc des cultures, poursuit Corinne Montfort. On nous parlait de gagne et de performance individuelle. Pour des salariés avec 30 ans d’ancienneté, c’était violent et douloureux, un climat de défiance s’est installé.

L’été dernier, la nouvelle direction a « unilatéralement » dénoncé tous les accords sociaux et les avantages acquis chez FRAM. Les tickets restaurant, la compensation des jours de carence pour maladie, les œuvres sociales, les plans d’épargne salariale PEE/Perco ont été supprimés. En février prochain, les accords sur la mutuelle et la prévoyance seront caducs.

La direction estime que nous touchons chez FRAM 15 % de salaire de plus que nos collègues à Karavel, alors elle fait un nivellement par le bas, dénonce Corinne Montfort.

Un référendum rejeté par les syndicats

La direction tente désormais, dans le cadre des NAO en cours, de négocier un nouvel aménagement du temps de travail, qui serait assorti d’une perte de salaire comprise entre 110 et 250 euros par mois.

Elle veut supprimer le temps de pause rémunéré de 2 heures 30 par semaine qui avait été mis en place par un accord atypique lors du passage aux 35 heures en 2000, explique la déléguée FO. Cela représente un quart d’heure le matin et un quart d’heure l’après-midi. Dans les faits, ces temps sont souvent travaillés. La dernière concession de la direction consiste en une prime compensatoire pour les plus bas salaires, comprise entre 20 et 60 euros par mois.

La direction a également tenté de mettre en place un référendum auprès des salariés. La question aurait été : voulez vous perdre 10 % de salaire ou vous retrouver au chômage, explique la déléguée FO. Il a été unanimement rejeté par les syndicats.

Manque de transparence

Dans son tract, l’intersyndicale déplore aussi le remplacement des salariés sortants par des salariés peu expérimentés, malléables et peu payés et des incitations aux départs volontaires.

Corinne Montfort critique également le manque de transparence. On nous dit que FRAM est en déficit, mais nous n’avons accès à aucun chiffre, poursuit-elle. Le comité d’entreprise a lancé une expertise en octobre dernier. Les experts n’ont toujours pas vu de documents. Si on est à l’agonie, on est prêts à des sacrifices mais on veut voir les chiffres.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante