Hôpitaux de Paris : Grève à l’hôpital Saint-Louis contre la réorganisation du temps de travail

Emploi et Salaires par Françoise Lambert

Les personnels des urgences, des soins post opératoires intensif, de la radiologie et des blocs opératoires protestent contre de nouveaux horaires qui introduisent une grande flexibilité et dégradent leurs conditions de travail.

Vendredi 2 septembre, une centaine d’agents étaient en grève dans quatre services de l’hôpital Saint-Louis à l’appel de leur syndicat FO.

Ces salariés, qui travaillent aux urgences, en soins post opératoires intensif, en radiologie ou en bloc opératoire, protestent contre la réorganisation du temps de travail imposée par la direction de l’Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP-HP) depuis le 1er septembre.

Un mouvement très suivi

« Le mouvement est très suivi, il atteint globalement 70% des personnels dans les quatre services en grève, et touche 98% des infirmiers anesthésistes et des salariés de la radiologie », indique Gille Damez, du syndicat FO AP-HP.

Le syndicat FO a déposé un référé auprès du tribunal administratif pour « assignation abusive » de personnel.

Une réorganisation contestée dans les 39 établissements

La réorganisation du temps de travail à l’AP-HP, très contestée depuis sa présentation au printemps 2015, a donné lieu à une forte mobilisation des personnels, avec des journées de grève et des manifestations qui ont rassemblé des milliers de salariés contre le « plan Hirsch »

En dépit d’une forte opposition à son projet, la direction de l’AP-HP a signé fin octobre un accord avec la seule CFDT pour modifier le temps de travail dans les 39 établissements de l’AP-HP.

Une flexibilité accrue

La nouvelle organisation du travail, entrée en vigueur le 1er septembre, met fin aux trois équipes fixes sur 24 heures et introduit une grande flexibilité dans les plannings des agents en adaptant les horaires de travail aux pics d’activité.

Horaires variables sur une même semaine

Il supprime notamment les journées de 7h50, et introduit des journées de 7h36 avec des horaires variables sur une même semaine.

L’accord se traduit en outre pour les 75 000 agents de l’AP-HP par une perte de deux à six jours de RTT et de plusieurs journées de congés extralégaux.

« De nombreux agents de l’AP-HP habitent à une ou deux heures de leur lieu de travail. La flexibilité accrue des horaires va aggraver des conditions de travail déjà très dégradées, et déstructurer encore plus la vie de famille », indique Gilles Damez.

Fuite des personnels

« On constate une fuite des personnel avec les nouveaux horaires, ajoute-il, de nombreux départs se profilent parmi les infirmiers, car c’est un métier qui permet de retrouver un travail sans trop de difficultés. », ajoute-il.

Relancer la mobilisation contre les nouveaux horaires

Le syndicat FO a écrit aux autres syndicats de l’AP-HP pour leur proposer une réunion sur les suites de l’application du plan Hirsch et pour relancer la mobilisation contre les nouveaux horaires.

FO AP-HP revendique le maintien de l’organisation du travail en trois équipes fixes et l’embauche de personnel via l’intégration des contractuels, qui représentent 10% de l’effectif.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante