Hôpitaux : problèmes d’hypertension

Revue de presse par Michel Pourcelot

Au lendemain de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et avant la nouvelle mobilisation nationale du 1er octobre contre les politiques d’austérité dans les établissements hospitaliers, la presse s’est penchée sur l’hôpital public en souffrance, examinant diagnostics et remèdes.

Le Progrès
« Faible croissance, inflation nulle et taux de chômage élevé ont entraîné une baisse des cotisations, alors même que les dépenses de santé augmentent inéluctablement en raison d’une population vieillissante, de l’extension des maladies chroniques et du progrès technologique. En outre, le gouvernement devra trouver une parade pour compenser les allègements de charges consentis aux entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité."Il ne faut pas compter sur moi pour réduire le déficit de la Sécurité sociale sur le dos des Français", a récemment prévenu Marisol Touraine. Mais pour 2016, le coup de vis s’annonce historique, les dépenses de santé ne pouvant augmenter de plus de 1,75%, contre 2,05% en 2014, et ce, afin de réaliser 3,4 milliards d’économies pour la seule assurance maladie ». Un tour de vis qui tient de la saignée.

Le Parisien
Pour opérer, un mode d’emploi a été prescrit : « Pour l’aider à atteindre cet objectif, les directeurs des ARS (Agences régionales de Santé) ont même reçu en janvier un "kit de déploiement" qui détaille les leviers à actionner pour faire ces économies. Parmi eux, la fermeture de lits. Avantage, argumente le kit : cela permet de "prendre le virage de l’ambulatoire" (soins sans hospitalisation) et de maîtriser la hausse de l’activité des hôpitaux, hausse qui plombe les comptes de l’Assurance maladie. En clair, le ministère ferait fermer des lits dans l’espoir que cela entraîne une baisse de la consommation de soins. Certaines agences auraient même des objectifs chiffrés ».

La Tribune
« Ces nouvelles économies se feront-elles au détriment de l’accès aux soins des citoyens ? Marisol Touraine assure du contraire, en dépit de la prochaine réforme de la revalorisation des prestations sociales qui devrait permettre à la Sécu d’économiser 500 millions d’euros... "Pas un euro n’a été économisé sur le dos des Français. Pas une franchise, un déremboursement n’a été voté", a-t-elle insisté avant de présenter une série de mesures permettant de renforcer cet accès aux soins, notamment pour les personnes les plus modestes ». Faudra-t-il donc être totalement à la rue pour accéder à l’hôpital ?

Marianne
Où la tension monte : « Des praticiens exaspérés, un personnel hospitalier à cran et une volonté toujours plus forte du gouvernement de contenir les dépenses de la santé publique : l’hôpital doit être sorti de la crise. Pour André Grimaldi, diabétologue et membre du Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP), il faut en finir avec le modèle "fou" de "l’hôpital entreprise", forcé à augmenter ses activités pour maintenir les budgets ». D’autre part, il « pointe les économies qui seraient possibles si le gouvernement était prêt à s’attaquer à certains lobbies de la santé. Les médicaments génériques sont deux fois plus chers en France qu’en Angleterre. Les transports sanitaires coûtent 4 milliards d’euros à la Sécu. Les mutuelles reçoivent 5 milliards de subventions. Et la gestion du système de santé coûte plus de 16 milliards ! Le MDHP estime que la priorité devrait être la construction d’un service public de la médecine de proximité avec les professionnels de santé volontaires. Aider à cette construction devrait être une des missions de l’hôpital public ».

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante