La Chine vient d’être interpellée par le Comité de la liberté syndicale de l’OIT

Organisation internationale du travail par Evelyne Salamero

Zeng Feiyang, Zhu Xiaomei et Tang Huanxing.

Solidarité La Confédération syndicale internationale avait déposé une plainte auprès de l’OIT contre le gouvernement chinois début 2016, après l’arrestation de sept militants des droits des travailleurs.

Au moment de leur arrestation fin 2015, les militants dans le collimateur du gouvernement chinois dispensaient des conseils et des formations aux travailleurs sur le droit du travail et la sécurité sociale, via des associations indépendantes. Ils offraient aussi une assistance en matière de négociation collective et lors de conflits et de grèves contre des licenciements ou pour des hausses de salaires. Trois d’entre eux ont d’ores et déjà été condamnés le 26 septembre dernier.

En 2002 déjà, une plainte avait été déposée alors que deux militants d’organisations indépendantes avaient été accusés de subversion. Yao Fuxin (en 2009) et Xiao Lungliang (en 2006) n’avaient été libérés qu’au terme de leur peine.

Participer à un piquet de grève n’est pas illégitime

Cette fois, prétend encore le gouvernement chinois, Zeng Feiyang, Zhu Xiaomei et Tang Huanxing n’ont pas été condamnés pour avoir défendu des travailleurs, mais parce qu’ils se sont livrés à des activités criminelles en organisant des rassemblements publics en vue de troubler l’ordre social.

Ils ont été condamnés avec sursis. Le Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du travail n’en souligne pas moins la lourdeur des peines (de 18 mois à 3 ans) dans ses conclusions du 10 novembre et demande au gouvernement chinois de veiller à ce que les militants puissent continuer sans entrave à fournir des conseils aux travailleurs dès aujourd’hui. Il rappelle notamment que le fait de participer à un piquet de grève et d’inciter fermement, mais pacifiquement, les autres salariés à ne pas rejoindre leur poste de travail ne peut être considéré comme une action illégitime

Espagne : Une loi du franquisme contre le droit de grève
Le Comité de la liberté syndicale de l’OIT s’est penché sur la plainte des organisations syndicales espagnoles, confrontées ces dernières années à une criminalisation de l’action syndicale. Elles dénoncent le recours croissant à l’article 315.3 du code pénal, survivance de la dictature franquiste, pour réprimer le droit de grève. Le gouvernement espagnol arguant d’avoir révisé cet article dans le sens d’un allégement des peines, l’OIT lui a demandé « d’évaluer l’impact » de cette révision.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante