La santé ? Primaire...

Revue de presse par Michel Pourcelot

Le déroulement de primaires au sein de l’opposition a donné lieu à la présentation de programmes économiques, concernant notamment le domaine de la santé. Celui de François Fillon a été très commenté par la presse. Aperçus.

La Provence
A votre santé, François Fillon a proposé de limiter les remboursements de sécurité sociale aux « affections graves et de longue durée » et a souhaité « désétatiser » le système de santé. A moins qu’emporté par sa modernité échevelée, il n’ait voulu dire désoviétiser...

L’Express
En effet, il incarne une ligne radicale assumée en matière économique. Mais aussi sur le terrain de la santé. Il est prêt à trancher : je propose que la Sécurité sociale se concentre sur les risques principaux. Et de souhaiter que pour ce que l’on appelle le petit risque [en opposition aux maladies de longue durée], on aille vers les assurances complémentaires. C’est-à-dire les mutuelles. Celles qui obèrent le pouvoir d’achat des Français au point que la « démutualisation » a bondi ces dernières années ? Et l’on peut se demander s’il ne désire pas une « américanisation du système de santé » ? Ce qui conforterait les dogmes mais n’améliorerait pas la santé.

La Croix
Dans son programme en effet, François Fillon propose de redéfinir les rôles respectifs de l’assurance publique et de l’assurance privée. En clair, il souhaite que la Sécu prenne en charge uniquement les affections graves et de longue durée. [...] Son objectif est aussi de mettre en place un bouclier de santé pour les personnes à revenus modestes, qui ne seraient pas couverts par une assurance complémentaire. Ce qui ressemble furieusement au Medicaid du modèle américain.

L’Obs
En moyenne, une complémentaire santé coûte déjà 700 euros par an à un célibataire, 2 000 euros à une famille avec deux enfants et 3 000 euros à un couple de retraités, selon Le Monde. Le programme de François Fillon ne précise pas non plus quel serait ce régime spécial de couverture accrue ni si les conditions de ressources pour en bénéficier seraient les mêmes que pour l’actuelle CMU - 5 millions de Français sont aujourd’hui sans mutuelle.

La Tribune
En résumé il s’agit de confier au privé, via les complémentaires santé, le financement des actes les plus simples réalisés par la médecine de ville. Certains experts redoutent une flambée des cotisations des complémentaires santé. Et de la qualité de soins à la hauteur du compte en banque. François Fillon plaide aussi pour un développement accéléré du virage ambulatoire, ce qui promet pas mal de malades éjectés sur le trottoir par la force centrifuge du credo libéral. En fait, ils pourraient ne pas se trouver renvoyés dans leurs pénates car il y aura « création d’hôtels hospitaliers », par ailleurs déjà dans les tuyaux gouvernementaux actuels. Des hôtels de passe-passe vers le privé pour les obsédés du modèle vices publics, vertus privées ? Cela se soigne ?

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante