Le compte pénibilité en danger ?

Santé par Françoise Lambert

Les salariés des métiers pénibles peuvent ouvrir un compte personnel pénibilité leur permettant de partir plus tôt en retraite ou de se former. © LUDOVIC / REA

Plus de 500 000 comptes pénibilité ont été ouverts en 2015, avant sa mise en place complète en 2016. Le patronat rechigne à la mise en œuvre du dispositif.

Environ 512 000 salariés, soit 2,2 % des travailleurs du secteur privé, ont ouvert un compte personnel pénibilité en 2015, selon une note de la Caisse nationale d’assurance vieillesse étudiée par le Conseil d’orientation des retraites le 23 novembre. 2015 correspond à la première année de mise en œuvre partielle du dispositif, puisque seuls quatre facteurs de pénibilité étaient en vigueur à l’époque : le travail de nuit, le travail répétitif, les activités exercées en milieu hyperbare et le travail en horaires alternants. Depuis le 1er juillet 2016, le compte pénibilité tourne à plein puisque six derniers facteurs sont désormais pris en compte, dont les postures pénibles, les manutentions de charge, les agents chimiques, et le bruit. Il doit permettre aux salariés qui exercent des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite, de travailler à temps partiel ou encore de se former.

Des seuils d’exposition trop réducteurs

Les entreprises sont tenues de déclarer à l’Assurance vieillesse, avant le 31 janvier 2017, leurs salariés exposés aux dix facteurs de pénibilité en 2016. Mais le patronat rechigne à la mise en œuvre du compte pénibilité. Tablerait-il sur son abrogation après la présidentielle de 2017 ? Ce serait une nouvelle régression, alors que l’accès au compte pénibilité est déjà bien trop restreint, avec une prise en compte insuffisante de la poly-exposition et des seuils d’exposition qui ne permettent pas de couvrir l’ensemble des salariés dont la santé est atteinte par des conditions de travail pénibles, indique Jocelyne Marmande, secrétaire confédérale FO. 

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante

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