Le ministre, le milliard et l’épargne salariale

Revue de presse par Michel Pourcelot

© HAMILTON/REA

Le ministre de l’Économie a indiqué, le 28 août, que la transformation du crédit d’impôt compétitivité (CICE) en baisse de charges permettrait d’augmenter la « réserve de participation des salariés » et ainsi amener un milliard d’euros aux salariés. Pour une part dubitative, la presse s’est penchée sur cette annonce à un milliard. Aperçus.

Sud-Ouest
Le gouvernement ne compte pas modifier la fiscalité de l’épargne salariale, selon les déclarations du ministre de l’Économie […] qui s’adressait notamment aux 8,6 millions de salariés du secteur privé qui ont accès à au moins dispositif de ce complément de rémunération. Qui n’augmente pas le salaire. Le maintien en l’état de la fiscalité de l’épargne salariale figure ainsi parmi les mesures destinées à augmenter le pouvoir d’achat des salariés, a fait valoir Bruno Le Maire.

Challenges
Le ministre de l’Économie ne peut cacher sa joie. Ça va produire une plus grande profitabilité pour les entreprises et ça va augmenter la réserve de participation pour les salariés, c’est-à-dire la part du bénéfice qui va aux salariés parce qu’ils ont bien travaillé, parce qu’ils se sont engagés pour l’entreprise, a-t-il expliqué, semblant mélanger intéressement et participation. Nous estimons que ça représente environ un milliard d’euros qui seront redistribués directement aux salariés, a précisé M. Le Maire.

L’Express
Qui s’est fait lumineux : Moins de charges, donc plus de profits, donc plus de participation pour remercier les salariés : c’est l’équation gagnante, défendue par Bruno Le Maire le 28 août 2017. Une ombre au tableau ? Interrogé sur la possibilité que les entreprises choisissent plutôt d’utiliser cette réserve pour investir, le ministre a déclaré qu’elles auraient d’autres moyens d’augmenter leur investissement, puisque le gouvernement prévoit de baisser l’impôt sur les sociétés dès janvier 2018. Ça revient aux salariés, ça restera aux salariés, a-t-il insisté. Confiant.

Les Échos
L’exemple vient d’en haut : la loi Macron de 2015 avait, selon les experts, redonné du souffle à l’épargne salariale malmenée par la fiscalité. Il y a eu un impact positif dès l’année dernière. Cela devrait continuer en 2017, estime Frédéric Lenoir, directeur marketing chez Natixis Interépargne, un acteur important du secteur, qui précise que la tendance est positive depuis le début de l’année pour la collecte nette. Fin 2016, l’encours de l’épargne salariale était au plus haut, à 122,5 milliards d’euros, selon l’Association française de la gestion financière, et les flux sur les PEE et les Perco en hausse de 9 %, à 13,7 milliards d’euros. Pas de problème de solidarité gouvernementale pour le porte-parole du gouvernement, Georges Castener, qui était rapporteur de cette loi et vice-président du Conseil d’orientation de la participation, de l’intéressement, de l’épargne salariale et de l’actionnariat salarié (Copiesas).

Le Figaro
Et il faut soutenir le mouvement. A l’université du Medef, fort de la présence annoncée de 11 ministres, évoqué par Pierre Gattaz lors de son discours inaugural, le thème de la confiance devient une notion de management prépondérante. Selon une étude de Malakoff Médéric, un indicateur spécifique montre qu’il faut remettre la confiance au cœur des organisations : l’engagement des salariés français a effectivement dégringolé en sept ans. De 41% en 2009, il est passé à 28% en 2016. Ayez confiance, engagez-vous, rengagez-vous.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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