Le voile s’est donc levé sur un parcours fait pour les audacieux
, comme le résume le directeur de l’épreuve, Christian Prudhomme. Après l’orgie de montagne vue en 2016, le programme a été légèrement allégé, mais pas trop quand même : pour la première fois depuis 1992, la Grande Boucle va même rendre visite aux cinq massifs majeurs de l’Hexagone – dans l’ordre d’apparition, les Vosges, le Jura, les Pyrénées, le Massif central et les Alpes. D’ailleurs, si l’on en doutait, c’est bien dans les cols que se jouera la victoire finale puisque les étapes contre-la-montre seront à nouveau très courtes : 13 kilomètres le premier jour, à Düsseldorf, puis 23 seulement, la veille de l’arrivée à Paris, à Marseille, via le stade Vélodrome et l’ascension de Notre-Dame-de-la-Garde !
Il n’y aura néanmoins que deux étapes dans les Alpes et les Pyrénées, habituées à plus d’exposition. On veut équilibrer les massifs montagneux. On cherche à innover tout en respectant les racines
, se justifie Christian Prudhomme. De fait, tout au long des quelque 3 500 kilomètres prévus l’été prochain, le dessinateur du Tour a essaimé nombre de nouveautés, mais aussi quelques classiques. Dès la cinquième étape, la première arrivée au sommet, dans les Vosges, aura lieu à La Planche des Belles Filles, déjà vue en 2012 et 2014. Trois jours plus tard, le Jura proposera une première étape difficile du côté des Rousses avant, le lendemain, un parcours dantesque via le col de la Biche, le Grand Colombier et le mont du Chat, trois difficultés aux pentes assassines.
« Un parcours fait pour les audacieux »
Après un transfert est-ouest, ce seront les Pyrénées : une étape plutôt classique passant par le col de Menté, le port de Balès et le col de Peyresourde d’abord, puis une 13e étape inattendue, longue de 100 kilomètres à peine, avec trois cols à gravir (Latrape, Agnes et mur de Péguère). Le peloton se dirigera ensuite vers le Massif central, où l’étape du Puy-en-Velay semble promise aux baroudeurs, avant les deux étapes alpestres : la première très classique mais très dure, avec un enchaînement Croix-de-Fer, Télégraphe, Galibier à faire frémir ; la seconde innovante, avec une arrivée au sommet du col d’Izoard, perché à 2 360 mètres d’altitude. C’est là-haut, dans le décor sublime de la Casse déserte, que se fixera avec une quasi-certitude l’identité du vainqueur de ce Tour 2017. Vivement juillet !
Le Tour évolue… et pas que dans son parcours. La présentation de l’édition 2017 a été l’occasion d’officialiser un changement de barème pour le classement du meilleur grimpeur, qui devrait permettre à davantage de coureurs d’espérer porter le maillot à pois. Surtout, Christian Prudhomme a affirmé sa volonté de réduire le nombre de coureurs de neuf à huit dans chaque équipe. L’idée serait de diminuer leur force collective, et donc de favoriser les offensives. Rien ne peut néanmoins être décidé sans l’accord de l’Union cycliste internationale.