Le Plan Juncker est une coquille vide

Communiqué de Force Ouvrière par Andrée Thomas, Pascal Pavageau

La situation de l’économie européenne est connue : croissance proche de zéro, emploi en berne, près de 26 millions d’européens au chômage, déclin de l’investissement public et privé… Pour sortir du marasme, Force Ouvrière avec la CES revendique un plan d’investissement ambitieux au niveau européen de l’ordre de 2% par an du PIB européen (soit 260 milliards par an pendant 10 ans).

Cette proposition sur la table depuis plus d’un an semblait avoir trouvé un premier écho en juillet dernier lorsque le Président désigné de la Commission avait annoncé la mise en œuvre d’un plan d’investissements publics et privés de 300 milliards d’euros sur 3 ans (soit environ 0,77% du PIB européen). Force Ouvrière avait déjà souligné que cette proposition était largement en deçà du Plan d’investissement proposé par la CES mais attendait d’en connaitre les modalités.

Hélas, le plan présenté aujourd’hui est une coquille vide, sans argent frais injecté dans l’économie, à l’image de ce qui avait été proposé en 2012 dans le cadre du Pacte de croissance négocié par le président français en échange de sa signature coupable du Pacte budgétaire.

Pour parvenir au chiffre de 300 milliards, Juncker mise surtout sur l’investissement privé. Les investisseurs privés seraient garantis par l’Union par le biais d’un « nouveau » fonds européen de 20 milliards d’euros placé sous le contrôle de la Banque européenne d’investissement (BEI) et abondé par des crédits déjà inscrits dans le budget européen. La Commission mise ensuite sur d’hypothétiques « effets de levier ».

Pour Force Ouvrière, l’Europe a besoin d’investissements publics ambitieux, concrets et pérennes. Les taux d’intérêt en Europe n’ont jamais été plus bas, ce qui constitue une réelle opportunité pour financer un ambitieux plan d’investissement. La nouvelle Commission rate donc l’occasion de mettre l’Europe sur de nouveaux rails. La revendication de Force Ouvrière demeure : plus d’investissements publics pour plus d’emplois, plus de justice sociale, de meilleures politiques de coopérations inter États notamment sur un plan industriel et une croissance solide et durable.

Andrée Thomas

Pascal Pavageau Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière