C’est une première bouffée d’oxygène pour les 47 anciens salariés de l’enseigne de hard discount Dia, abandonnés depuis deux mois et demi par leur nouvel employeur, la société Gastt. Les salaires de juillet, août et de la première quinzaine de septembre devraient leur être versés d’ici trois semaines.
Ces employés travaillaient dans huit magasins cédés par Carrefour en mai dernier pour éviter une situation de position dominante. Mais le repreneur, la société polonaise Gastt, n’a jamais tenu ses engagements. Les boutiques situées à Paris, Lyon, Marseille et dans le Nord, sont restées fermées depuis la transaction. Les salaires de juin ont été versés, puis plus rien.
100 000 euros d’économies pour l’employeur
Les salariés, accompagnés dans leur démarche par la fédération de l’alimentation et de services FGTA-FO, ont saisi le tribunal de commerce de Paris. Le 15 septembre, ce dernier a placé la société Gastt en redressement judiciaire. Cette procédure permet que les deux mois et demi de salaire non versés aux salariés soient pris en charge par le régime de garantie des salaires (AGS).
Un mandataire judiciaire a été nommé. Il va faire en sorte que les salariés soient payés, « au maximum dans trois semaines, au minimum dans dix jours », selon l’AFP. L’employeur s’est engagé de son côté à verser les salaires pour la deuxième quinzaine de septembre.
« C’est une première étape de gagnée, même si le paiement des salaires par les AGS permet à l’employeur de ne pas mettre la main à la poche et d’économiser environ 100 000 euros », estime Carole Desiano, secrétaire fédérale à la FGTA-FO en charge le dossier. Pour subvenir aux besoins immédiats de ces employés en détresse et contraints à rester chez eux, la fédération avait fourni une aide matérielle et lancé un appel aux dons fin août.
Prochaine audience le 6 octobre
Les salariés espéraient la mise en liquidation immédiate de Gastt. « Ils veulent se libérer d’un employeur dans lequel ils n’ont aucune confiance et mettre fin à leur contrat de travail pour pouvoir chercher à se reclasser ailleurs, Carole Desiano. Rien n’est réglé avec cette décision et c’est le grand flou sur leur avenir. »
Selon l’avocate des plaignants citée par l’AFP, le tribunal a laissé sa chance au repreneur en considérant qu’il s’agissait d’un « accident ». Mais si l’employeur ne respecte pas ses engagements, la liquidation pourrait être prononcée lors de la prochaine audience, prévue le 6 octobre.