Les 2 000 « blouses blanches » de la police demandaient depuis plusieurs années de meilleures conditions de travail et un statut spécifique répondant aux contraintes de leurs missions. Le ministère de l’Intérieur a finalement proposé d’intégrer les membres de la police technique et scientifique dans les trois corps policiers (gardiens de la paix pour les agents, officiers de police pour les techniciens et commissaires pour les ingénieurs). Alors que le rôle de la police scientifique s’est développé au fil des années dans les enquêtes de police, ses membres ont aujourd’hui un rayon d’action limité. N’ayant pas la qualification d’officier ou d’agent de police judiciaire, ils ne peuvent pas procéder, sans la présence d’un policier, à des mises sous scellés. Soumis à des astreintes et à des horaires décalés, ils ne bénéficient pas des contreparties dont jouissent les policiers. Ni de mesures de sécurisation autres que le port d’un gilet pare-balles lorsqu’ils procèdent, par exemple, à des prélèvements sur des terrains sensibles.
Discussions en cours Des discussions sont actuellement en cours entre le ministère et les syndicats. « Le contenu du projet répond globalement à notre revendication d’origine, nous serons cependant attentifs à obtenir des garanties », indique Gérald Bedino, Secrétaire général adjoint du SNIPAT FO. Le syndicat revendique notamment un reclassement qui ne lèse pas les personnels, une définition précise des missions des « experts » et leur libre choix d’intégrer ou pas les corps policiers.
Deux syndicats d’officiers de police ont fait part de leur hostilité au projet de réforme. « Tout le monde sortira gagnant de ce reclassement, estime Gérald Bedino, il convient de construire ensemble la police de demain. »