Les jeunes toujours déterminés à exiger le retrait de la loi Travail

Mobilisation par Clarisse Josselin

Plus de 150 000 étudiants et lycéens ont défilé dans toute la France le 17 mars, à l’appel d’une vingtaine d’organisations de jeunesse et avec le soutien de plusieurs organisations syndicales, pour exiger le retrait du projet de loi Travail. Insatisfaits de la réécriture du texte par le gouvernement, ils entendent maintenir la pression jusqu’à la grande journée d’action et de grève interprofessionnelle du 31 mars.

Les quelques modifications apportées le 14 mars par Manuel Valls au projet de loi Travail n’ont pas entamé la détermination des jeunes à exiger le retrait du texte. Le 17 mars, plus de 150 000 personnes, selon le syndicat étudiant Unef, se sont mobilisées à Paris et en province. Elles manifestaient à l’appel d’une vingtaine d’organisations de jeunesse, avec le soutien de plusieurs organisations syndicales dont FO.

Contrairement à la première journée d’action du 9 mars, les cortèges étaient presque exclusivement composés d’étudiants et de lycéens. Les salariés sont appelés à les rejoindre pour la grande journée de grève intersyndicale et de manifestations du 31 mars.

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Plusieurs universités ont fermé à Paris, Lyon ou Bordeaux. Deux universités avaient été fermées administrativement, à Paris I et Bordeaux, « afin que les AG ne puissent pas se tenir, c’est inadmissible, » a dénoncé William Martinet, président du syndicat étudiant Unef.

80 000 manifestants à Paris

Les organisations lycéennes UNL et FIDL citées par Le Monde, ont recensé à la mi-journée de 200 à 300 établissements mobilisés dans toute la France. Elles se sont félicitées d’une « mobilisation grandissante » par rapport à la dernière journée d’action du 9 mars.

Une centaine de manifestations étaient organisées dans toute la France, à Lyon, Bordeaux, Tours, Toulouse ou Perpignan. Les manifestants étaient plus nombreux en province que le 9 mars, selon FO qui s’en félicite.

A Paris, le cortège a rassemblé 80 000 personnes selon FO. Sur les pancartes, les slogans rivalisaient de jeux de mots : « El Khomri – nous ont pleure », « voilà une gauche qui mérite des droites »… « Etudiants, lycéens, chômeurs et salariés, c’est tous ensemble qu’il faut lutter, c’est tous ensemble qu’on va gagner », reprenaient en coeur les manifestants, très jeunes pour la plupart.

FO toujours opposée à la philosophie générale du projet de loi Travail

« Les syndicats de salariés sont là en soutien des jeunes, qui ne veulent pas demain subir la loi TGV - travailler plus, gagner moins et être viré plus vite - a expliqué le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly, présent dans le cortège parisien avec le bureau confédéral ainsi que des militants des unions départementales d’Ile-de-France et de plusieurs fédérations. Nous serons encore là le 24 mars. On continuera à faire monter la pression jusqu’à la grande journée d’action et de grève du 31 mars. »

FO ne se satisfait pas des modifications apportées au texte par Manuel Valls le 14 mars. « Il y a quelques reculs, mais il reste de points très lourds, à commencer par la philosophie générale du texte qui reste inchangée », a ajouté Jean-Claude Mailly.

Le projet de loi Travail sera présenté en conseil des ministres le 24 mars, date de la prochaine journée de mobilisation programmée par les jeunes, toujours avec le soutien des organisations syndicales. Ces dernières préparent de leur côté la grande journée d’action du 31 mars. Une intersyndicale devait se réunir dans le soirée du 17 mars pour en organiser les modalités.


17 mars 2016 - manifestation à Paris.
Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0 - flickr.com/force-ouvriere

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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