Les tarifs des autoroutes en hausse jusqu’en 2023

Consommation par Valérie Forgeront

Nombreux sont les automobilistes qui ont utilisé les autoroutes au cours des dernières vacances. Leurs prochains déplacements devraient leur coûter plus cher encore. En effet, les tarifs des péages du réseau autoroutier (privatisé depuis 2006) augmenteront en moyenne de 1,10 % au 1er février 2016. Selon les sociétés, les hausses varieront de 0,8 % à 1,6 %. Ces augmentations, qui intègrent l’inflation quasi nulle (0,06 %) de 2015, devraient se situer aux alentours de + 0,04 %, soit 70 % de l’inflation, ainsi que l’assurait la ministre de l’Écologie ces derniers mois… Or il n’en est rien. Si en 2015 les tarifs des péages ont été gelés, un accord passé en avril entre les sociétés d’autoroutes et l’État a prévu un rattrapage de ce gel. Il consiste en une hausse – moyenne – de 0,11 % par an des tarifs de péage pendant cinq ans, de 2019 à 2023. Mais ce n’est pas tout.

Le jeu des compensations

Le 23 août dernier trois décrets ont acté la prise en compte du gel de l’évolution des tarifs en 2015, mais aussi la répercussion de l’augmentation à hauteur de 50 % en 2012 de la redevance domaniale. Cette hausse de loyer pour occupation du domaine public avait déclenché la colère des sociétés d’autoroutes. En échange, l’État leur a accordé le droit de répercuter cette hausse sur le prix des péages en les augmentant de 1,50 % en moyenne sur trois ans (2016 à 2018). En ce qui concerne par exemple les sociétés ASF, Escota ou encore la compagnie Cofiroute, un décret indique que « pour les exercices 2016 à 2018, l›évolution des tarifs de péage (HT) applicable aux véhicules de la classe 1 est majorée d›une hausse de 0,78 % en 2016, 0,32 % en 2017 et 0,62 % en 2018, en compensation de la hausse de la redevance domaniale. Pour les exercices 2019 à 2023, l›évolution des tarifs de péage (HT) applicable aux véhicules de la classe 1 est majorée d›une hausse de 0,39 % chaque année, en compensation de l’absence de hausse des tarifs au 1er février 2015 ». Les hausses de tarif annoncées pour février n’ont donc rien de mystérieux.


Zoom
L’État a privatisé les autoroutes (9 000 km à péage) en 2006 contre 14,8 milliards de recettes. Les nouvelles sociétés délégataires (Vinci, Eiffage…) ne cessent depuis d’augmenter leurs marges. Plus de 14 milliards d’euros de dividendes ont déjà été versés aux actionnaires entre 2006 et 2013.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante