Loi Travail : Après la manifestation du 28 juin ouverture de concertations bilatérales

Mobilisation par Nadia Djabali

Manifestation contre le projet de loi Travail à Paris le 28 juin 2016. Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0

Marseille, Pau, Saint-Brieuc, Lille, Lannion, Le Mans, Paris, 138 rassemblements et manifestations ont marqué le tempo du 28 juin 2016. Une journée marquée par la remise, dans les préfectures et à l’Elysée, de la votation dont le résultat est sans appel : 92 % de plus de 700 000 bulletins demandent le retrait du texte. En Moselle, les militants ont joué les prolongations : une votation s’est tenue aujourd’hui, en direction des sous-traitants de l’usine Smart d’Hambach.

La journée a également été marquée par une grève à l’hôpital Bichat située au nord Paris. En cause la réforme du temps de travail à l’AP-HP. Côté défilé parisien, des militants FO d’Arcelor-Mittal de Fos-sur-Mer ont tenu la corde du carré de tête.

Au deuxième rang du cortège : Fathi Tlili, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt). En Tunisie, autre réforme autre mœurs. Confrontés à une réforme des retraites, les syndicats ont obtenu du gouvernement qu’il mette tout en stand-by et qu’il consulte les organisations de travailleurs.

Manifestation contre le projet de loi Travail à Saint-Brieuc le 28 juin 2016.

Un peu plus loin, dans le cortège FO, Remy Scoppa veille au grain. Le Secrétaire général adjoint de la fédération Energie et Mines voudrait que les partisans de la loi Travail tiennent un discours plus clair. « Quand ils nous parlent de progrès social, il s’agit d’une tromperie. S’ils veulent changer de modèle de société qu’ils le disent clairement au lieu de nous expliquer qu’on a mal compris la philosophie du texte. »

Manifestation contre le projet de loi Travail à Marseille le 28 juin 2016.

Frédéric travaille dans un collège. « Un certain nombre de réformes passées dans l’Education nationale répondent à la même logique que celle de la loi Travail. La réforme du collège, par exemple, va mettre en place 5000 organisations différentes dans 5000 collèges différents. » Pour ce documentaliste, le gouvernement utilise le même mode opératoire avec la loi Travail qu’avec la réforme du collège quand il refuse de recevoir les organisations syndicales et de discuter. « Pour la réforme du collège, le gouvernement a refusé de rencontrer 13 ou 14 organisations syndicales qui représentaient 80% des personnels. »

Manifestation contre le projet de loi Travail à Lille le 28 juin 2016.

Ce qui marque également le défilé parisien est sans conteste l’énergie qu’a mis la préfecture à sécuriser le parcours. Tant et si bien que les forces de l’ordre sont tombées en panne de ruban à rayures blanches et orange utilisé pour canaliser les cheminements.

L’accès au cortège a été plus que difficile pour de nombreux manifestants. « Trouver un équilibre entre la sécurité contre les casseurs et pouvoir accéder librement à un cortège, devient compliqué », a remarqué Jean-Claude Mailly.

Manifestation contre le projet de loi Travail au Mans le 28 juin 2016.

A partir de mercredi 29 juin, place aux concertations bilatérales. « J’avais dit que si le Premier ministre voulait prendre la main sur le dossier, des réunions bilatérales seraient les bienvenues », rappelle le secrétaire général de FO. Reste à savoir ce qui en sortira. Le Premier ministre assouplira-t-il sa position, notamment sur la hiérarchie des normes et le temps de travail ? Si le gouvernement ne change pas de braquet, Jean-Claude Mailly prévient que des actions pourraient avoir lieu cet été : « Pourquoi pas une opération péage gratuit, ça fera plaisir aux vacanciers. »

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante

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