Loi Travail : cela bouge, mais pas encore assez indique Jean-Claude Mailly

Mobilisation par Yves Veyrier

Manifestation contre la loi travail (onzième) le 28 juin 2016 entre la Bastille et la place d’Italie à Paris. Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0

Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, conduira la délégation qui sera reçue ce soir dans le cadre de la concertation bilatérale avec le Premier ministre et la ministre du Travail, sur le projet de loi Travail.

C’est FO qui avait appelé à l’ouverture d’un véritable dialogue et avait ainsi suggéré que le premier ministre prenne l’initiative de rencontrer l’ensemble des acteurs syndicaux et patronaux.

« Ce qu’il fait sur la méthode, c’est plutôt bien » a indiqué Jean-Claude Mailly, ce matin sur France Info, mais, pour autant, il faut que les choses évoluent sur le projet de loi lui-même. « Il faut, sur le temps de travail, que la branche continue à exister (...) c’est notamment l’article 2 ». Sans quoi, averti le secrétaire général, « il n’y aura pas de sortie par le haut en ce qui concerne Force Ouvrière »

Entre temps, FO examine de près les évolutions proposées, ce matin, par le gouvernement aux députés de la commissions sociale.

Jean-Claude Mailly (FO) a ainsi souligné la « garantie » du gouvernement que les branches professionnelles continueront de primer dans une série de domaines, dont les salaires. Mais il semble que sur les heures supplémentaires, l’accord d’entreprise l’emporterait toujours.

« Nous obtenons, a priori, que, sur toute une série de thèmes, la branche, demain, sera confirmée comme le niveau de négociation. » s’est félicité Jean-Claude Mailly interrogé par l’AFP. C’est notamment le cas sur « les salaires, les classifications, la formation professionnelle, la prévoyance, l’égalité professionnelle et la pénibilité. »

« Cela veut dire qu’on garantit que la branche existe encore demain, c’est un point positif » mais, pour FO, il est nécessaire que le thème de l’emploi soit ajouté à la liste.

Là où le bât continue cependant de blesser sérieusement, ce sont « les heures supplémentaires, le travail de nuit et le temps partiel [qui] continuent de relever de l’entreprise. » Pour FO, c’est « un point bloquant. »

Dans l’immédiat FO va donc « continuer le lobbying, y compris auprès des députés, notamment sur les heures supplémentaires. »

Il y aura aussi à examiner les dispositions relatives aux licenciements, référendum, médecine du travail...

Ce matin sur France Info, Jean-Claude Mailly avait réitéré la détermination de FO à poursuivre la mobilisation cet été, voire en septembre, si le gouvernement ne bougeait pas.

Yves Veyrier Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière