Macadam

Livre par Corinne Kefes

Jean-Paul Didierlaurent
Macadam
De Jean-Paul Didierlaurent, Au diable vauvert, 160 p, 15 €.

Après son roman à succès, l’auteur nous fait partager ses premières amours : la nouvelle. Il nous livre ainsi 11 récits, déjà primés pour certains, où l’on retrouve les ingrédients qui font la particularité de son écriture.

Ainsi, ce recueil de textes nous entraine à la découverte d’une galerie de portraits, métiers, morceaux de vie tels que les savoure l’auteur : drôles, décalés, parfois sombres, parfois mélancoliques, souvent empreints de poésie. Citons dans le désordre une dame pipi (?!), un curé, un graphologue, une guichetière d’autoroute, un musicien pour la corrida, un ancien combattant, des enfants, un vieil homme en maison de retraite, un condamné à mort…

Quant aux situations, elles font sans doute la saveur de ce recueil : simples mais surprenantes, elles ne sont jamais tout à fait ce qu’elles semblent être. Il faut être attentif, laisser son imagination éveillée, pour entrevoir les non-dits et le propos sous-jacent.

Les nouvelles sont très différentes les unes des autres de par leur sujet mais on retrouve au fil de chacune des éléments qui sont comme un fil conducteur pour le lecteur : la notion de solitude, la difficulté à communiquer et à établir des relations avec l’autre, le mal être face à soi-même, à l’image que l’on a de soi, à sa différence.

L’auteur aborde des thématiques dures (le meurtre, l’inceste, la folie, la mort) mais avec toujours en filigrane un subtil espoir, une nuance lumineuse malgré la noirceur évoquée.

Il parle des défauts dans la cuirasse des hommes, des traumas de l’âme, du point de rupture qui nous fait basculer ailleurs, qui nous soustrait à une réalité trop dure et qui par là même nous libère peut-être.