Mesures d’austérité : va falloir avoir la Santé

Revue de presse par Michel Pourcelot

Les mesures d’économies annoncées par le gouvernement dans le domaine de la Santé, principalement édictées par la ministre qui en est chargée, ont fait monter la température alors que les députés examinent en première lecture le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018. La presse a examiné les mesures. Aperçus.

La Tribune
Saignées prescrites par la ministre hématologue : Les économies attendues dépasseront allègrement les 4 milliards d’euros en 2018. Bref, déjà amaigrie par les régimes précédents, l’Assurance maladie va devoir se serrer la ceinture en 2018.

L’Express
Cela commencera par favoriser l’ambulatoire. En chirurgie, par exemple, l’objectif est qu’en 2022, sept patients sur dix qui entrent à l’hôpital le matin en sortent le soir, contre cinq aujourd’hui, explique la ministre. Dans quel état ?

La Voix du Nord
Des mesures concrètes et pragmatiques, donc. Sauf s’il s’agit incidemment de faire prévaloir une rigide logique financière. Où il ne s’agira plus de multiplier les admissions pour maintenir le budget de son hôpital mais d’en faire sortir au plus vite les malades afin de ne pas grever les finances de la Sécu. Avant d’en sortir, les malades auront au moins une certitude : le forfait hospitalier à leur charge va bien augmenter.

Journal du Dimanche
Mais l’augmentation du forfait hospitalier de deux euros n’est-elle pas une nouvelle taxe déguisée ?. Point du tout, selon la ministre d’une santé de fer. Son montant, inchangé depuis 2010, n’avait pas suivi l’inflation. Cette augmentation est un simple rattrapage. Les retraités apprécieront l’argument du simple rattrapage de l’inflation. Bien sûr, les mutuelles et les assureurs ne sont pas obligés de répercuter cette hausse sur le prix des contrats. Par contre le paiement du forfait est obligé. Mais, pas d’inquiétude, tout cela sera fait avec bienveillance : Le vote du premier budget de la Sécurité sociale du quinquennat nous permet de lancer une révolution en douceur. Sans même l’ombre d’une maltraitance institutionnelle ? La question se pose : Sur quoi allez-vous économiser ? Réponse et c’est énorme : sur une marge de manœuvre énorme sans toucher à l’égalité des chances : 30 % des dépenses de l’assurance-maladie ne sont pas pertinentes.

La Croix
Mais il y a des limites à la pertinence : il est compliqué de juger de la pertinence des actes explique un économiste de la santé à l’université Paris-Dauphine Parfois, c’est a posteriori qu’on peut se dire que telle radio ou telle IRM a été inutile, mais, au moment où il l’a prescrite, le médecin était peut-être dans une situation d’incertitude diagnostique. Une aversion au risque ? De plus, cela fait longtemps que circule ce chiffre de 30 % d’actes médicaux qui seraient inutiles ou non pertinents. Il est issu de différentes enquêtes, mais je ne suis pas certain qu’il ait une valeur scientifiquement incontestable. Mais qu’importe la santé si le chiffre va.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante