Objectif : + 10 % de jeunes syndiqués

Entre Militants par FO Jeunes, Mathieu Lapprand

La Journée FO Jeunes, réunissant plus de 150 jeunes syndicalistes de FO, s’est déroulée le 3 décembre à la Bourse du travail à Paris. © Photos F. Blanc
Article publié dans l’action FO Jeunes

Plus de cent cinquante jeunes syndicalistes de FO, réunis à la Bourse du travail à Paris le 3 décembre, ont échangé sur leurs pratiques, leurs problèmes et les solutions qu’ils ont pu y apporter.

C’est dans l’un des hauts-lieux de l’histoire syndicale de France, la Bourse du travail à Paris, que s’est tenue la journée FO Jeunes. Fil rouge de la journée : l’enjeu de la représentation syndicale issue de la loi de 2008, qui oblige la confédération à s’attacher à augmenter sa représentativité pour accroître son poids vis-à-vis des employeurs.

D’emblée, les questions les plus ardues sont posées : comment syndiquer les jeunes ? Comment les faire venir vers le syndicat ? Quels sont les freins à la syndicalisation ? Les réponses à ces interrogations ont été aussi diverses que foisonnantes. Une diversité liée à l’hétérogénéité des situations professionnelles et des conditions de travail. En effet, la structuration d’un groupe de jeunes dans une grande entreprise telle que La Poste ou Engie n’a que peu à voir avec la syndicalisation dans une PME, voire une agence d’intérim par exemple.

« Comment faire venir les jeunes vers le syndicat ? », la question rituelle que se posent les responsables en place n’a finalement pas de réponse miracle et il était peut-être plus judicieux et plus efficace de poser la question dans l’autre sens : comment faire venir le syndicat vers les jeunes ? Des propositions, des exemples de campagnes ont alors fusé : un livret d’accueil pour le jeune embauché reprenant les bases des droits du salarié (congés, maladie, droits, nom et coordonnées d’un représentant syndical), l’organisation de réunions conviviales (groupe de jeunes salariés des industries électriques et gazières participant à l’organisation d’un festival à Soulac, en Gironde). Mais ce sont aussi les discussions répétées avec les jeunes embauchés et les preuves par l’exemple qui, selon les militants présents, permettent, à terme, de faire tomber les préjugés et les idées reçues sur le syndicalisme et de sensibiliser à l’utilité du combat collectif, au concept de contrepoids.

« L’engagement, c’est contagieux »

Les freins à la syndicalisation identifiés par les militants présents sont essentiellement liés à la précarisation croissante des jeunes salariés. Face à cette problématique, certains groupes ont développé des réseaux de sympathisants : pour diverses raisons (et notamment le faible niveau des salaires à l’embauche), il peut être impossible pour un salarié de se syndiquer. Pour autant, faire de ce salarié un sympathisant peut lui permettre de rester informé des actions menées, de le mobiliser, et, à terme, de le syndiquer une fois les obstacles à son adhésion levés.

Certains intervenants ont pointé la nécessité d’adapter les propositions d’engagement en fonction des capacités d’investissement et des envies des jeunes. L’utilisation des compétences spécifiques à chacun permettant à tout le monde de trouver sa place dans le syndicat.

La question de la transmission a été posée dans les deux sens. Les militants ont conscience de l’indispensable transmission de la culture syndicale et des compétences acquises par leurs aînés, mais insistent également sur le fait que ces aînés ont à apprendre d’une jeune génération à l’aise avec les outils actuels de communication et d’information, mais aussi plus en phase avec les conditions d’existence et les ressorts de mobilisation de cette génération. La conclusion de la journée est revenue à Jean-Claude Mailly : « L’avenir de FO, c’est vous ! » 

FO Jeunes FO Jeunes développe et met en œuvre des stratégies et actions à destination des salariés de moins de 35 ans.

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante