C’est l’histoire d’une génération qui se débrouille comme elle peut, dans une France poisseuse
, explique le réalisateur Vincent Macaigne : Je voulais raconter une fracture française, mettre en opposition deux milieux sociaux, dans une France un peu étrange où on ne sait plus quoi penser, même politiquement, ou espérer
. Acteur, auteur, et metteur en scène célébré, Macaigne n’en a pas moins mis plusieurs années a réaliser ce film autofinancé. Il est jusqu’ici plus connu pour son travail théâtral, notamment grâce à Idiot ! (2009 et 2014) et Au moins j’aurai laissé un beau cadavre (2011), respectivement et librement inspiré de Dostoïevski et Shakespeare.
Les classes existent, le réalisateur les a rencontrées
Dans Pour le réconfort, on retrouve une pincée de Tchékhov, ambiance La Cerisaie-sur-Loire et, un peu de Chabrol
, en mode Skype. Beaucoup de films sociaux, aujourd’hui, se contentent de dépeindre et filmer des milieux de façon presque documentaire en insérant une histoire dedans. Moi j’avais envie que les personnages s’expriment, aient un point de vue et parlent, comme dans la vie, comme moi je vous parle
, explique Vincent Macaigne. D’aucuns diront que justement on parle parfois trop et trop fort dans ce film, à la limite de la performance d’acteurs, mais il y a de quoi élever la voix devant les hauts murs : J’ai voulu aussi montrer la persistance des trois classes sociales selon Marx. Il y a les aristocrates qui héritent et qui n’ont pas besoin de travailler (Pascal et Pauline), les bourgeois qui gagnent tout à la sueur de leur front et veulent détrôner les aristocrates (Emmanuel et Laure), et les prolétaires (Laurent et Joséphine), qui sont les cocus de l’histoire, les braves serviteurs, à jamais
. Réconfortant.
Sortie en salles le 25 octobre 2017.
France. Durée 1h31.