Pour ses 70 ans, Magnum magnifie ses grandes années

Photographie par Michel Pourcelot

Créé en 1947, l’agence photo Magnum est l’objet d’un livre et de plusieurs expos à Paris, dont une grande rétrospective et une autre dans plusieurs stations du métro.

Elle a soixante-dix ans mais ses quatre fondateurs sont morts : Robert Capa (1913-1954), Henri Cartier-Bresson (1908-2004), George Rodger (1908-1995), David Seymour (1911-1956). Plus d’une quarantaine d’évènements dans le monde ont été organisés à travers le monde pour célébrer sept décennies de Magnum, la plus célèbre agence de photos du monde, créée en 1947 sous la forme d’une coopérative de photographes soucieux de qualité (on y entre par cooptation) mais aussi de leurs droits intellectuels (pas de recadrage, diffusion contrôlée, etc.), une exception culturelle régulièrement attaquée, notamment outre-Atlantique.

Coopérative et points de vue

A Paris, une grande rétrospective a été organisée jusqu’au 27 août au Bal, à deux pas de la Place de Clichy et de leurs derniers bureaux en date. Cette exposition intitulée « Magnum Analog Recovery » s’appuie principalement sur les archives de l’agence, du moins sur les tirages de diffusion à la presse du bureau de Paris, soit plus de 200 tirages. Quant au BAL, cet espace dédié à l’image-document sous toutes ses formes contemporaines, il a été ouvert en 2010, par personne d’autre que Raymond Depardon. Président-fondateur, ce dernier l’a voulu comme un lieu d’exposition, de confrontation et d’interrogation des multiples approches possibles du réel, un lieu en résonance avec l’histoire en marche. Coopérative autogérée, Magnum a connu quelques tiraillements en 70 ans de vie commune, notamment ces quinze dernières années quand un virage artistique a été donné alors que montait la déferlante numérique, et ses milliers de photos bon marché, si ce n’est gratuites. Les points de vue s’affrontent et il y a des départs. De toutes ces années, Clara Bouveresse, spécialiste très universitaire de Magnum, en a tiré un livre, Magnum Manifeste, qui, avec force documents, témoignages et correspondances, témoigne de ces témoins.

Calendrier :
 jusqu’au 27 août, Magnum Analog Recovery, à Paris. Tarifs de 4 à 6 euros. Gratuit pour les moins de 12 ans.
 en juin : « Magnum Photos 70 » dans les terminaux de Paris-Orly et Paris-Charles de Gaulle.
 jusqu’au 1er septembre : « Magic Moments, 70 ans de Magnum », à l’espace photographique Leica 105-109 rue du Faubourg-Saint-Honoré 75008 Paris. M° Saint-Philippe-du-Roule.
 jusqu’au 30 juin dans les stations du métro parisien Bir-Hakeim, Gare-de-Lyon, Hôtel-de-Ville, Jaurès, La Chapelle, Luxembourg, Madeleine, Nanterre-Université, Pyramides, Saint-Michel et Saint-Denis-Porte-de-Paris.
 « Magnum manifeste » de Clara Bouveresse et Clément Chéroux, éditions Actes Sud. Prix : autour de 49 €.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante