Pour un vrai droit du travail à l’Assemblée nationale

Portrait par Clarisse Josselin

© F. Blanc / FO Hebdo

Portrait Elsa F., 27 ans, est collaboratrice parlementaire à l’Assemblée nationale. À la tête de son jeune syndicat, elle se bat pour défendre et faire reconnaître les droits individuels et collectifs des assistants des députés et sénateurs.

« Là où le droit du travail est écrit et réformé, il ne s’applique pas complètement : c’est ce paradoxe qui m’a poussée à m’investir dans le syndicat », explique Elsa. Après des études à Sciences Po et une première expérience dans le contrôle bancaire, elle se fait recruter en 2012 par un député. Elle l’assiste dans ses fonctions, rédige les discours, prépare les projets de loi…

« Nous avons beau être 4 000 collaborateurs, chacun est lié par contrat à un seul parlementaire, comme dans une TPE », ajoute-t-elle. Répartis sur tout le territoire, entre les deux Chambres et les permanences parlementaires, ils sont souvent isolés.

Pas d’élections professionnelles

Il n’existe ni convention collective, ni accord collectif, ni élections professionnelles. « Chaque parlementaire choisit librement le nombre et le salaire de ses collaborateurs, précise-t-elle. La moitié est à temps partiel. » Les heures supplémentaires ne sont ni payées ni compensées et le CDI est rompu dès que l’élu perd son mandat.

Sidérée, elle rejoint le syndicat FO, créé en 2013. Secrétaire générale depuis décembre 2014, sans décharges ni statut protégé, elle milite sur son temps libre.

« Nous nous battons pour une convention collective et des élections professionnelles, avec le droit et la justice comme armes », ajoute Elsa. 

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante