Préserver l’emploi du plus grand nombre chez PSA

Compétitivité par FO Métaux, Nadia Djabali

« Back to the race », « Push to pass », la direction de PSA aime bien les formules anglophones. Mais elle a quand même opté pour le français en intitulant son deuxième accord de compétitivité « Nouvel élan pour la croissance ». Le texte a été signé en juillet dernier par FO et quatre autres organisations syndicales, représentant 80% du personnel.

Lundi 17 octobre, un comité central d’entreprise examinait la mise en œuvre du nouvel accord de compétitivité, en présentant une estimation des effectifs de l’entreprise pour l’année 2017. Pour Christian Lafaye, délégué syndical central FO, l’une des raisons importantes de la signature de l’accord en juillet 2016 était de préserver l’emploi du plus grand nombre. Celui de 57 000 salariés au sein de la division automobile France de PSA. Sans oublier l’impact sur les 500 000 emplois indirects liés à l’activité en France du constructeur automobile. Depuis 2009, les embauches se faisaient très rares dans le groupe, indique le responsable FO. D’ici le 31 décembre 2016, on comptera 500 recrutements auxquels il faudra ajouter 500 autres en 2017.

L’entreprise a renoué avec les bénéfices en 2015

Il faut dire que PSA revient de loin. En 2013, le groupe, au bord du dépôt de bilan, perdait 7 millions d’euros par jour. Aujourd’hui il en gagne 3 à 4 millions par jour, indique le délégué central syndical FO.

L’objectif de Carlos Tavares, le P-DG de PSA : économiser 700 € sur les voitures fabriquées en France. Et, de fait un certain nombre de salariés quitteront l’entreprise. Volontariat de rigueur pour tous ces départs qui comprennent des accompagnements pour changer d’employeurs, des congés de reclassement. Mais avant cela, PSA doit convaincre ses salariés (650 en 2016 et 1025 en 2017). Autres personnes à convaincre, les futurs candidats à la préretraite. Ils seront 983 en 2017 contre 1 600 en 2016.

1 000 CDI supplémentaires

Pour obtenir la signature de l’accord, PSA a dû poser des garanties sur la table des négociations. D’abord l’engagement de produire en France 1 million de véhicules par an sur les trois prochaines années. Le groupe s’est également engagé à intégrer 2 000 emplois jeunes par an dans le cadre de contrats de génération et de maintenir sur le territoire français 85 % de sa recherche et développement. 16 véhicules seront fabriqués dans l’Hexagone, détaille Christian Lafaye.

La demande d’embauche de 1 000 CDI a été exclusivement portée par Force Ouvrière. Le syndicat en ayant fait une condition sine qua non de la signature de l’accord de compétitivité. Également dans les tuyaux, plus de 6 000 mobilités internes annuelles et plus de 1 100 parcours de reconversion interne. Sans oublier une révision de l’accord d’intéressement.

FO première force syndicale chez PSA

À noter : avec 20,6% des suffrages, FO est désormais la première force syndicale chez PSA au terme d’un cycle d’élections professionnelles qui s’est déroulé entre 2012 et 2016. Les sites de PSA ayant un calendrier social différent, il a fallu attendre que les salariés de l’usine de la Garenne-Colombes passent aux urnes jeudi 13 octobre 2016. La compilation des résultats des différents sites a placé FO devant la CGT (19,6%), la CFE-CGC (19,4%), la CFDT (13,6%), la CFTC (13,4%) et le GSEA (10,7%).

Face à cette nouvelle configuration, Christian Lafaye ne boude pas son plaisir. Le secteur de l’automobile mène une guerre économique implacable, explique-t-il, où seuls les plus costauds s’en sortiront. Cette première place sur le podium syndical est le fruit d’un long travail auprès des salariés et d’un discours 100% vérité.

FO Métaux Métallurgie

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante

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